samedi 14 novembre 2009

Régionales : les socialistes galvanisés se mettent en ordre de bataille


Les habitués de ce blog s'en sont aperçu : même si le PS est ma famille politique, je n’hésite pas à dire quand il appelle la critique. Ainsi du rythme - à mon avis trop lent - et de l’ouverture - selon moi insuffisante - sur la base desquels se fait le travail visant à construire un projet véritablement renouvelé, adapté aux défis nouveaux, pour notre pays et nos concitoyens (voir mon post PS - travail : retour sur une fin de semaine contrastée du 23 octobre). Ou, il y a quelques mois, du manque de clarté de notre message pour les élections européennes (voir mon post du samedi 4 avril et celui du lundi 18 mai Européennes : pour la "2e mi-temps", soyons mobilisés, clairs... et ouverts !).

Cela dit, je suis heureux quand je sens les socialistes capables de tenir pleinement leur rôle dans l'espace public ! Cela semble être le cas aujourd'hui, dans la perspective des élections régionales. À exactement 4 mois du premier tour de ces élections, le PS apparaît galvanisé, concentré, et se met tranquillement en ordre de bataille. Certes, il n'a pas retrouvé le flot de militants auquel la campagne présidentielle avait donné lieu. Les réunions de travail ne rassemblent pas des foules. Mais les militants présents ont, clairement, envie de travailler, et le moment venu d’en "découdre". Loin de les laisser groggys, le coup de massue des européennes semble les avoir galvanisés.
C’est ce dont témoignait, paradoxalement, la réunion de travail à laquelle j’ai participé jeudi soir à Créteil, à la fédération PS du val-de-Marne. Il s’agissait d’une réunion préparatoire à notre campagne pour les régionales en matière de transports. Peu de présents (une dizaine), mais des échanges concrets, nourris et constructifs. Vigoureux, aussi - ce qui est bon signe ! Une volonté commune - et palpable -, de convaincre et de construire ensemble - c’est-à-dire avec les Val-de-marnais.
Animée par mon ami Amir Ben Merzoug de Champigny-sur-Marne (secrétaire fédéral à la Riposte et aux Questions de société), cette réunion a bénéficié des interventions de Christine Revault d’Allonnes (conseillère régionale) et de Fabrice Labroille (chargé de la commission “Transport et circulation” au sein du groupe socialiste au Conseil régional).
Pour ma part, utilisateur quotidien des transports en commun dans le Val-de-Marne et en petite couronne (en moyenne banlieue aussi quand j’habitais dans l’Essonne), chargé notamment des questions de transports dans la préparation de notre campagne municipale en 2008, j'ai mis en avant ce que me semblait devoir être l'axe fort de notre campagne dans ce domaine.
S’agissant du contenu de cette séance de travail, j’en réserve la primeur aux militants de la section de Vincennes - je l’ai promis à notre secrétaire de section !

Vendredi soir, une fois n’est pas coutume, je n’ai pas pu prendre part à la réunion mensuelle de la section PS de Vincennes. Des engagements personnels m’en ont tenu éloigné. Avant ce changement de dernière minute, j’avais prévu de faire part à mes amis vincennois de ma candidature à la liste socialiste dans le Val-de-Marne pour les prochaines élections régionales. J’avais en effet appris quelques jours avant sa validation par notre fédération. C’est donc par un texte, adressé à eux, que je leur ai expliqué l’esprit de cette candidature.
N’ayant guère de goût, à ce stade de mon parcours militant, pour m'insinuer dans les rouages intimes de la fédération ; n’étant pas déjà titulaire d’un poste qui me donnerait un poids particulier - le non-cumul strict fait même partie de mes combats politiques -, et le PS n’ayant pas encore - loin s'en faut - parachevé sa rénovation sur ce plan, je ne nourris pas d’espoirs déraisonnables quant aux chances qu’a cette candidature d’aboutir. Pourquoi dès lors l’exprimer, me direz-vous ?
La réponse est dans la question : pas pour décrocher une place.
Pour apporter à notre campagne dans le Val-de-Marne ce que, à ce stade de mon parcours militant et citoyen, je sais pouvoir lui apporter. Des atouts-clés, dans le contexte très sensible où va se dérouler cette campagne, pour la rendre à la fois percutante contre la droite, et convaincante pour nos concitoyens dans leur diversité. C’est ce que j’ai expliqué aux socialistes vincennois, dans le texte ci-contre.

L’essentiel en tout cas, c’est la campagne, et c’est de la gagner. De la gagner, bien sûr, avec les Val-de-marnais ! Ce qui exige de ne pas manquer, cette fois, le rendez-vous avec nos concitoyens. Pendant la campagne des européennes, comprenant qu’il se passait quelque chose dans le paysage politique, sentant que des changements importants étaient en train de s'y produire, j’avais beaucoup circulé dans notre département. J’avais ressenti le besoin d’entendre les approches se confronter, les val-de-marnais s’exprimer, dans leur diversité. D’où mon choix de participer au maximum de réunions publiques donnant lieu à des débats ouverts et pluralistes (voir mon post Européennes : pour bien choisir... comparez ! du 31 mai dernier).
Revers de la médaille : tout en étant présent sur le terrain à Vincennes, je l’avais moins été que lors des campagnes précédentes (présidentielle, législative, municipale) où j’avais c’est vrai un rôle important à jouer (comme coordinateur des actions de terrain, puis comme directeur de campagne). Au bout du compte, après avoir vécu douloureusement une campagne - celle du PS - dont j’avais perçu rapidement qu’elle était en décalage avec la “nouvelle donne” politique - et que pour cette raison notamment elle ne mobilisait guère les militants -, j’avais vécu le résultat de cette campagne en témoin peiné - situation pour laquelle mon tempérament ne me donne guère de goût -.
Alors pour cette campagne, mon choix est fait ! Bien entendu, je serai le plus disponible possible pour un dialogue ouvert et franc, dans la proximité, avec nos concitoyens. Sans cette dimension, l’action politique n’a, à mes yeux, pas de sens.
Si je suis appelé à faire partie de la liste socialiste pour le Val-de-Marne, l’esprit d’équipe au niveau départemental sera naturellement de mise. Je porterai le projet socialiste pour l’Ile-de-France là où cet esprit d’équipe m’engagera à aller dans le val-de-Marne (réunions publiques, débats contradictoires, distributions de tracts...).
En tout état de cause, avec les socialistes à qui cela tient à coeur, je ferai tout mon possible pour mener dans notre ville une campagne qui nous permettra de faire mieux qu’aux européennes - et si possible de renouer avec nos résultats précédents !


mardi 10 novembre 2009

Des murs... et de l’art de les faire tomber


Hier, nous célébrions le 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Cette commémoration, avec ce qu’elle symbolise, trouve de multiples échos dans l’actualité. Offrant ainsi plusieurs lectures. J’en choisis une - peu originale j'en conviens : le rôle capital, dans la construction de l’Histoire et de la communauté internationale, de l’art qui consiste à faire “tomber les murs”.

S’agissant du mur de Berlin, on pense naturellement aux chefs d’Etat dont l’action concertée a permis que la chute se fît, et se fît sans bain de sang : George Bush père (alors président des Etats-Unis), Helmut Kohl (le “chancelier de la réunification”), François Mitterrand, Mikhaïl Gorbatchev. Lech Walesa aussi, d'une certaine façon.
Par une de ces coïncidences dont le sort a le secret, cette commémoration coïncide à quelques jours près avec la disparition de Claude Lévi-Strauss, et le retour sur l’enseignement de son oeuvre auquel elle a donné lieu. Et notamment, ce message universaliste, revenant à faire tomber mentalement quelques murs : par-delà les frontières mouvantes des Etats, l’humanité tout entière est structurée par des mécanismes universels ; comprendre les sociétés humaines, tisser entre elles les rapports constructifs qui font avancer l’Histoire, ouvrent l’avenir - et progresser ceux qui s’y engagent -, cela passe aussi par la prise en compte de cette réalité.
Une réalité dont certaines occasions privilégiées permettent de faire l’expérience. Ainsi de la visite rendue aujourd’hui à mon ami Yao Metsoko. Peintre togolais, celui-ci est actuellement en résidence à “La Butte Pinson”, domaine situé à Pierrefitte-sur-Seine (à la frontière de la Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise). Le site, magnifique, fait tout à coup tomber la frontière entre monde urbain et monde rural (c’est aussi une ferme pédagogique). De même, l’art de Yao fait ressentir, sous un habillage qui tresse les matériaux comme les univers culturels de référence, les forces et les flux qui irriguent en profondeur l’humanité. De quoi nourrir, sinon revitaliser la notion - au coeur de notre devise républicaine - de “Fraternité”.

Faire tomber un mur, me direz-vous, ne suffit pas à faire surgir quelque chose de l’autre côté. C’est vrai. Savoir inventer, créer ensemble, cela fait partie intégrante de l’art de “faire tomber les murs”. Quelques champs de travail stratégiques, ou d'occasions intéressantes...
Ainsi la réunification européenne, à laquelle la réunification allemande avait ouvert la voie, demeure-t-elle à réussir. À ce jour, elle est le plus souvent ressentie par les peuples d’Europe comme subie plus que voulue - alors qu’elle aurait dû être un grand projet fédérateur, marquer la naissance d'une nouvelle Europe, voire d'une Europe-puissance. Notamment faute de leaders entraînants et convaincants incarnant une volonté générale. Faute aussi d’un projet politique clair.
En matière de pratique politique, la campagne pour l’élection présidentielle de 2007 avait vu, à l’initiative de Ségolène Royal - d'ailleurs présente à Berlin lundi soir -, le Parti socialiste faire tomber le “mur” qui trop souvent le coupe de nos concitoyens. Un mur, soyons juste, dont il n’a pas le monopole ! Surcroît de mobilisation, retrouvailles avec une partie de l’électorat le plus modeste et des jeunes : un rassemblement, beau et porteur d’avenir parce que résolument en prise avec ce qui se passe en-dehors de l’ “appareil”, s’était alors encenché. Assumé avec fierté - avec sa dimension participative -, conjugué avec un travail de fond pour construire un projet politique capable de cristalliser un rassemblement progressiste - ce qui implique notamment que se tienne enfin la "convention sur le nouveau modèle de développement" que doit présider Pierre Moscovici -, ce rassemblement est un des chemins de l’alternance en 2012.
Plus spécialement en Ile-de-France et sur le plan culturel... Je rappellerai seulement qu’à la fin de la semaine s’ouvre le festival Africolor - qui fête lui aussi ses 20 ans. Organisé du 13 novembre au 20 décembre, en partenariat avec le Conseil régional d’Ile-de-France, il passera notamment à Bonneuil-sur-Marne. Une autre façon de rendre hommage - un spectateur “dépaysé” se faisant irrésistiblement acteur - à ceux qui “font tomber les murs”, de faire vivre leur art - et ce qui peut en naître !

dimanche 8 novembre 2009

La Poste est "partout", mobilisons-nous pour qu'elle y reste !


Passage éclair devant mon clavier, après une semaine chargée qui m'en a tenu éloigné (et m'a malheureusement empêché de rendre en temps voulu à Claude Lévi-Strauss l'hommage qui s'impose)...


En début de semaine, retour de Lille, ville que je découvrais et dont j’ai pu apprécier la programmation audacieuse sur le plan culturel : spectacle désopilant de la compagnie théâtrale du Prato à l’ancienne gare Saint-Sauveur, rétrospective Peter Klasen (pionnier du mouvement de la “Figuration narrative” en peinture) au Tri postal... Rentrée arrivée à toute allure (comme toujours !), et même avec un jour d’avance (réunion à Stains jeudi). Quelques parenthèses "enchantées", tout de même, au fil de la semaine - la vie reprenant ses droits !

Jeudi soir, réunion publique à Villejuif sur le thème : «L'avenir de La Poste : quelle entreprise pour quel service public ?». Organisée par le Collectif villejuifois pour la défense de la Poste (composé de citoyens de la ville, d'ATTAC, de la CGT, des Verts, du NPA, du MRC, du PCF, du PG, du PS, des élus communistes partenaires et citoyens et des élus socialistes et apparentés), cette réunion a bénéficié d’une mobilisation étonnante - visible dans la salle - vu le moment de la semaine.
Et aussi d’intervenants complémentaires et de qualité, à savoir Danielle LINHART (sociologue du travail, membre de l’observatoire du stress ... de France Télécom), Bruno TINEL (économiste), et Mostefa SAFI (agent de La Poste).
Aspects de la question abordés : les évolutions délétères à craindre en cas d’ouverture de capital (a fortiori en cas de privatisation), ou déjà observées depuis quelques années, du point de vue de la qualité du service pour les usagers de La Poste, des conditions de travail pour les agents de La Poste, et du point de vue des réalités économiques et budgétaires.

Écho - lointain ! - de la visite faite au “Tri postal” de Lille... Mais surtout, prolongement de la mobilisation politique et citoyenne pour l’avenir du service public postal. Marquée dès novembre 2008 devant la Poste centrale de Créteil, rejointe dans notre département par le PS et révélée dans son ampleur par la “votation citoyenne” le mois dernier (plus de 2 millions de votants dans toute la France, 70 000 dans le Val-de-Marne), prolongée par le rassemblement de la semaine dernière devant le Sénat... cette mobilisation garde toute sa force.
Une force qui n’a rien de surprenant, et qui dit l’attachement de nos concitoyens au service public postal, à ce qu’il symbolise en termes de valeurs républicaines (égalité d’accès, égalité de traitement...) et au-delà à la cohésion territoriale !

Le sujet n'a pas manqué de s'inviter hier soir au Krêmlin-Bicêtre (je vous recommande la brasserie "La Comète" !), parmi beaucoup d'autres, dans les échanges qu'avec des amis bloggeurs val-de-marnais nous avons pu avoir avec un conseiller régional PS d'Ile-de-France. Un moment de convivialité passionnant et stimulant !

mardi 3 novembre 2009

Odéon, Bamako : deux horizons, "une" exigence


C’est entendu, le monde est entré dans une nouvelle ère. Des observateurs aussi avisés que Pierre Moscovici ou Hubert Védrine, dans leurs derniers ouvrages, le soulignent assez. Et chacun de nous, dans son quotidien même, le perçoit.
Nouveau rythme et nouveaux modes de diffusion des communications et de l’information grâce aux nouvelles technologies de la communication et de l’information. Prise de conscience qu’un rapport nouveau à notre environnement doit advenir. Prise de conscience de ce que la seule croissance ne suffit pas à rendre heureux - y compris sur les territoires qui en bénéficient globalement -, et que d’autres éléments pèsent lourd dans le bonheur d’une population...
De cela découlent certaines obligations. Et notamment, d’urgence, revitaliser et inventer les bons repères (valeurs, pratiques, connaissances) à partir desquels aborder les rapports entre les espaces et ceux qui les peuplent. Sur notre propre territoire, comme vis-à-vis des autres pays et continents.


Pour certains, empoigner ce défi, cela passe avant tout par un débat sur l’identité nationale. Sur ce débat, j’aurai l’occasion de revenir, mais une autre fois. Parce que, en ce qui me concerne, “mon” actualité fait que le travail a, d’ores et déjà, pris une autre forme. Avec des horizons d’action fort divers (ne serait-ce qu’en termes de distance !) : les régions françaises dans la diversité de leurs territoires et de leurs populations ; le Mali, comme pôle d’un dialogue interculturel ambitieux. Mais à partir d’un repère fort, fil d’Ariane reliant en profondeur ces horizons d’action : l’exigence de solidarité entre les territoires.


Hier, ma soirée a donc commencé aux abords du Sénat, rue Rotrou, avec ceux de nos concitoyens qui s’étaient mobilisés pour l’avenir de la Poste au moment où les sénateurs examinaient le projet de loi portant changement de statut de celle-ci.
Citoyens, associatifs, militants syndicaux, militants politiques... Nous étions plusieurs centaines à faire entendre une double exigence : celle d’une solidarité irréductible entre les territoires - forme de “fraternité” au coeur selon nous du pacte républicain, fondateur de l’identité nationale sur le plan politique - ; celle d’une association renouvelée, plus effective et plus profonde, des citoyens au processus d’élaboration de certaines décisions stratégiques, touchant au coeur de ce qu’ils ressentent comme leur patrimoine commun - y compris sur le plan des valeurs censées régir les rapports entre eux -. D’où l’appel, solidaire, à la tenue d’un référendum sur l’avenir de la Poste.
Ayant vécu avec tristesse, l’hiver dernier, la faible ampleur de la mobilisation devant la poste centrale de Créteil, j’ai ressenti avec bonheur l’intensité et la diversité du rassemblement d’hier soir - en particulier la présence du parti socialiste, désormais pleinement parti prenante dans ce combat.

Ma soirée s’est prolongée à Saint-Ouen, pour une réunion de travail pour un projet d’échange culturel avec le Mali. Au coeur de ce projet, à la genèse duquel j’ai participé depuis l’année dernière, une double conviction : la culture traditionnelle d’un pays comme le Mali regorge d’enseignements sur les rapports possibles, plus harmonieux, entre l’homme et son environnement naturel ; les nouvelles technologies, loin d’enfermer chacun dans une orbite d’autant plus étroite que l’avalanche d’informations - y compris les plus anecdotiques - tend à la saturation et entrave la prise de recul, peuvent contribuer à un dialogue en profondeur entre les cultures les plus différentes.
Au fondement de ce projet, une aspiration. Plus : une exigence vis-à-vis de soi-même, comme citoyen. Contribuer à faire émerger de nouveaux rapports, radicalement et réciproquement solidaires, non seulement entre les populations, mais aussi entre les territoires et les cultures dont ils sont porteurs. À l’appui de cette aventure : la diversité d’âges, de parcours, de compétences, de ceux qui ont choisi de s’y engager.


N’abordons pas le 21e siècle repliés sur nous-mêmes, “forts” d’un état d’esprit étriqué ou timoré qui, immanquablement, finirait par déteindre sur les comportements de chacun et par amoindrir notre force collective. C’est aussi dans des aventures humaines de cette nature, vécues à ces différentes échelles, que réside le creuset de la “nouvelle” citoyenneté. Celle qu’appelle le monde nouveau dans lequel, désormais, nous vivons - et à la vie duquel nous devons participer avec force.