vendredi 24 avril 2009

“G8 Environnement” de Syracuse: des résultats en demi-teinte... et des perspectives de travail


Aujourd’hui, les ministres de l’environnement des pays du G8 et de grands pays en développement ont signé la “Charte de Syracuse” : un accord visant à préserver la biodiversité. (D'après des estimations de l'Onu, trois espèces animales ou végétales disparaissent chaque jour de la surface de la terre.)
Depuis mercredi, ils étaient réunis à Syracuse en Sicile, principalement en vue de jeter les bases d’un accord international sans précédent contre le réchauffement climatique - accord qui lui, n’a pas vu le jour.
La Charte de Syracuse insiste sur la valeur économique de la biodiversité, et prévoit de renforcer la lutte contre la déforestation et le commerce illégal, ou encore d'intensifier la recherche.


Les participants

- Le G8 : Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada, Russie, Allemagne, Japon.
- Les pays invités : le Brésil, la Chine, l'Inde, le Mexique, l'Afrique du sud, l'Australie, la Corée du sud, l'Egypte et l'Indonésie.
- Une “délégation” européenne : la Commission européenne, la République tchèque qui assure actuellement la présidence tournante de l'Union européenne et le Danemark (pour des raisons indiquées plus bas) ont été également invités.

Selon l'Onu, le G8 est à lui seul responsable de plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre. Mais les pays invités comptent également parmi les économies les plus polluantes de la planète, notamment la Chine devenue depuis 2007 le plus gros émetteur de CO2 dans le monde.


Les enjeux de départ

- Prendre acte de l'échec de la convention de 2002 sur la préservation de la biodiversité, qui engageait la quasi-totalité des pays de la planète à "assurer d'ici à 2010 une forte réduction du rythme actuel de perte de diversité biologique".

- On pouvait nourrir l’espoir que la réunion de Syracuse soit "le point de départ d'une grande alliance entre le Nord et le Sud" intéressant "aussi bien les technologies que l'environnement et le développement". C’est ainsi que s’était exprimée Stefania Prestigiacomo, la ministre de l'Environnement italienne, en ouvrant les travaux mercredi.

- Outre le changement climatique, question environnementale la plus fortement mise en lumière, la conférence devait en effet s’attaquer aux problèmes de la biodiversité, ainsi qu’aux questions liées aux technologies à basse émission de carbone (dont la promotion doit être encouragée pour lutter contre le réchauffement climatique).

- La conférence visait à formuler des recommandations en vue de la conférence des Nations unies qui se tiendra l'hiver prochain à Copenhague.


Perspectives de travail, à moyen et court termes

- La conférence des Nations unies de Copenhague se tiendra en décembre prochain. Lors de cette conférence, la communauté internationale tentera de trouver un accord sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre afin d'enrayer le réchauffement climatique. Le "traité de Copenhague" qui devrait naître de cette conférence a vocation à remplacer le traité de Kyoto - qui expire en 2012 et n'a jamais été ratifié par les Etats-Unis.

- Les chances de parvenir à un accord à Copenhague ont été considérablement augmentées quand le président Barack Obama a annoncé début avril que les Etats-Unis, jusqu'ici réticents à tout effort pour réduire la consommation d'énergie, entendaient "prendre la tête" de la bataille contre le réchauffement climatique.

- Pour autant, le chef négociateur des Nations unies pour le changement climatique, le Hollandais Yvo de Boer, a estimé qu' "entre aujourd'hui et Copenhague, il faut faire des progrès concrets et cela à un très haut niveau".

- Des avancées réelles sur la question climatique passent clairement par un dialogue de meilleur qualité et par une confiance accrue entre les Etats-Unis et les pays en développement. Le ministre de l’environnement brésilien, Carlos Minc, a souligné que "les pays en développement, comme la Chine, sont prêts à réduire leurs émissions, mais il y a un climat de méfiance. Les Etats-Unis n'ont toujours rien mis de concret sur la table."

- La semaine prochaine, le président Obama présidera à Washington un sommet des dirigeants des 17 plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre.

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