Etonnante période… Où l’on voit coïncider la crise, ses effets et les pronostics sombres quant à sa possible durée, annoncer la fin d’un modèle d’économie ; mais aussi le retour du printemps, un certain espoir avec la tenue du G20, une reviviscence du monde associatif et de l’espace public local à la faveur des beaux jours, la résurgence de l’Europe comme horizon politique (campagne des européennes oblige)… Pour moi, la fin de cette semaine a été en quelque sorte à l’image de cette singulière période !

Les échanges se sont articulés autour de deux thèmes simples, constituant sans doute la meilleure entrée en matière à l’orée de notre campagne pour les élections européennes :
1) Où en est l’Europe après le refus du Traité constitutionnel européen et le Traité de Lisbonne ? ;
2) quel projet les socialistes (français et européens) portent-ils dans ce contexte ?
Si la campagne pour les élections peine manifestement encore à mobiliser, des interventions souvent « percutantes » ont mis au jour les ressorts possibles d’une campagne combative et d’un élan sincère. Côté « exposés », nos camarades David Dornbusch et Laure Herbert (de Fontenay-sous-Bois), ainsi qu'Emmanuel Lacresse, ont permis un tour d’horizon éclairant de la situation de l’Union européenne et de la gauche européenne à la veille des élections.
Les points de vue exprimés depuis la salle (où se trouvaient de nombreux camarades vincennois proches de « L’Espoir à Gauche », pour qui la question européenne occupe une place cruciale dans notre réflexion collective comme socialistes), ont pour leur part fait émerger une aspiration forte. Que le PS (et l’ensemble des socialistes européens) relèvent ce défi : proposer un horizon, un projet clairs et fermes pour l’Europe. Notre camarade Patrice Artins, comme un militant fontenaysien et moi-même, a notamment exprimé cette aspiration.
Une exigence renforcée par le contexte national et international, et l’attente qu’il crée chez nos concitoyens. Et par cette réalité paradoxale : si la gauche sociale-démocrate a d’ores et déjà gagné sur le plan des idées et des propositions présentées à l’occasion des élections européennes, elle pourrait bien perdre celles-ci dans les urnes faute de savoir proposer un horizon clair qui donne à son discours un sens fort – indispensable pour contre-carrer le populisme de la droite dans de nombreux pays de l’UE.

Parmi les façons dont le numérique peut enrichir et vitaliser l’espace public local, quelques exemples marquants. La possibilité, pour les habitants de la commune de Grigny, de dialoguer avec les habitants de Koupela (ville du Burkina-Faso avec laquelle Grigny est jumelé et qui est doté du haut débit).
Ou encore, la possibilité pour des associations ou des établissements scolaires par exemple, de faire des économies en matière d’équipements informatiques (postes de travail) grâce à une externalisation de leur bureautique telle que le propose une entreprise lyonnaise venue présenter ses services. En quelque sorte, la fin du PC comme « personal computer » !
La révolution numérique en cours, c’est donc de nouvelles opportunités pour les usagers des médiathèques – en outre revitalisées par les services proposés autour de l’outil informatique et numérique, objet d’une forte demande. C’est aussi d’ailleurs une évolution du rôle des médiathèques : non plus seulement aider à trouver l’information recherchée, mais contribuer à organiser la masse croissance des connaissances accessibles à nos concitoyens.
Si l’on a l’impression d’être au seuil d’une nouvelle ère, force est de constater des tâtonnements, sinon des hésitations de la part de ceux qui sont en pointe pour l’investir. On le voit avec le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN – structure qui, en réalité, apparaît à beaucoup d’égards dépassée dans le nouvel ordre mondial.
On le voit aussi, dans une certaine mesure, avec les limites du sommet du G20 – telles qu’elles apparaissent aujourd’hui en tout cas. Élément positif : le retour des Etats dans le jeu économique mondial, tout en intégrant de nouvelles puissances dans la « conduite » de celui-ci, en cohérence avec l’évolution des rapports de force et des dynamiques à l’œuvre dans l’économie mondiale. À quoi s'ajoute un possible effet bénéfique sur la confiance des acteurs économiques.
En revanche, faiblesse vis-à-vis des paradis fiscaux (pas d’interdiction), pas d’action contre les formes de spéculation autres que celle réalisée par les fonds spéculatifs systémiques, impasse sur plusieurs questions essentielles (fluctuation des monnaies, déséquilibre entre la sphère financière et la sphère productive, besoins considérables des pays en développement, répartition des fruits de la croissance entre capital et travail à rééquilibrer…).
Au total, le sommet du G20 n’est en quelque sorte qu’un seuil – dont il reste pour beaucoup à faire en sorte qu’il ouvre sur quelque chose de satisfaisant, qui reste à construire. Par exemple, il reste à garantir que la mise en œuvre d’une relance au niveau international, et les profits de la croissance censée en résulter, bénéficiera aussi aux contribuables – et dans des conditions justes. Pour cela, l’action politique est pleinement de mise, par exemple au travers de politiques fiscales adéquates.
Sans doute sommes-nous aujourd’hui au seuil d’une nouvelle ère. Enthousiasme – ou inquiétudes – mis à part, reste à faire l’essentiel : dresser l’encadrement de la porte, le doter de charnières solides, y monter la porte… et bâtir ce sur quoi nous voulons qu’elle ouvre!
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