Mardi soir, à Coeur de ville, les Vincennois étaient invités à prendre part au premier “Forum 21”. Autrement dit, le lancement concret de la démarche visant à doter Vincennes d’un Agenda 21.
Avec plusieurs militants de la section socialiste de Vincennes, nous étions naturellement présents dans les différents ateliers :
- “Lutter contre le changement climatique et relever le défi énergétique, dans une ville patrimoniale et historique” ;
- “Préserver la biodiversité, les milieux et les ressources naturelles dans une ville dense et peuplée” ;
- “Assurer la cohésion sociale, la solidarité et l’épanouissement de tous dans une ville attractive qui rajeunit” ;
- “Consommer et produire de façon responsable dans une ville dynamique et animée”.
Avec mes camarades de “L’Espoir à gauche”, nous étions en particulier présents dans les ateliers “Préserver la biodiversité, les milieux et les ressources naturelles dans une ville dense et peuplée”, et “Assurer la cohésion sociale, la solidarité et l’épanouissement de tous dans une ville attractive qui rajeunit”.
Dans ce dernier atelier, nous avons rappelé l'urgence de plusieurs priorités, sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir. Personnellement, dans la ligne de ce que je m’étais fixé (voir mon post du 20 septembre dernier), j’ai redit l'urgence de faire émerger à Vincennes un véritable espace public intergénérationnel. Aujourd’hui, Laurent Lafon et sa majorité se contentent de juxtaposer des cadres, quasiment ou totalement imperméables les uns aux autres, regroupant des Vincennois par tranches d’âge (conseil municipal des enfants ; conseil municipal des jeunes ; conseil des séniors...). C’est mieux que rien. Mais renoncer ainsi à faire se rencontrer les points de vue, de façon suivie, dans une démarche réellement intergénérationnelle... quelle perte pour le débat public et pour les Vincennois !
Revenons à l’événement lui-même. Un événement important, sur plusieurs plans.
Sur le plan historique d’abord, par son objectif. L’ “Agenda 21”, qu’est-ce que c’est ? Cette démarche, née en 1992 lors de la Conférence de Rio, consiste à élaborer un agenda pour le 21e siècle : un programme d’actions afin de s’orienter vers un développement durable de la planète, c’est-à-dire “un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs”.
Au niveau local, l’ “Agenda 21” doit être l’aboutissement d’une réflexion collective à laquelle participent tous les acteurs économiques et sociaux, ainsi que les citoyens, en vue de faire converger les politiques de développement économique, de progrès social, et de protection de l’environnement.
À ce jour, 19 régions, 40 départements, 105 intercommunalités et 372 communes se sont déjà dotés de leur propre “Agenda 21”. En suivant aujourd’hui le mouvement, Vincennes affiche donc le souci d’épouser les grands enjeux du 21e siècle, certes sans pour autant innover.
Mais l’événement était important aussi sur le plan de la démocratie locale, en fonctionnant comme un révélateur impitoyable.
En effet, le 1er avril (!) dernier, Laurent Lafon avait déclaré : “Notre Agenda 21 ne sera viable que si les acteurs et les habitants se l’approprient, s’interrogent sur leurs actes quotidiens et concourent à l’élaboration des choix et à la mise en oeuvre des actions”.
Comme citoyen, on était alors tenté de compléter : “... et les habitants ne concourront à l’élaboration des choix que si ils perçoivent l’espace public vincennois comme le lieu d’une véritable démocratie participative ; c’est-à-dire un lieu où ils peuvent non seulement exprimer leurs points de vue, mais les voir ensuite peser de façon significative dans la gestion municipale”.
À cet égard, le premier Forum 21 fait figure de verdict pour Laurent Lafon et sa majorité. Les Vincennois sont pourtant sensibles aux enjeux de la solidarité intergénérationnelle et de l’éco-responsabilité. Ils l’ont clairement montré à travers la progression des socialistes lors de la dernière élection municipale (avec plus de 21% des voix la liste “Vivons Vincennes”, dont j’étais directeur de campagne, a fait entrer un élu socialiste supplémentaire au Conseil municipal), et le succès d’ "Europe Ecologie" dans notre ville lors des dernières élections européennes (plus de 25%). Mardi, malgré cet état d’esprit des Vincennois propice aux enjeux clé de l’ “Agenda 21”, l’appel de Laurent Lafon a trouvé peu d’écho. L’auditorium de Coeur de ville paraissait un peu grand, et les deux élus présents sur scène, bien lointains...
En fait, cette faible mobilisation est compréhensible : dans notre ville, les démonstrations de l’actuelle majorité en matière de démocratie participative n’ont jusqu’à présent guère convaincu. La démocratie participative ne se réduit pas à une mise en scène ; c’est une culture, ce sont des actes. Difficile de faire prendre un greffon sur un tronc sec. De la part des Vincennois, riches d’envies et d’actes en matière de solidarité intergénérationnelle et d’éco-responsabilité, on peut comprendre le manque d’entrain face à la démarche enclenchée par l’actuelle majorité municipale...
Une majorité dont, curieusement, le manque de volonté profonde en matière de démocratie participative s'exprime jusque sous la plume de Laurent Lafon. Dès les premières lignes du premier numéro de Rencontres de Quartier (le tout nouveau "journal des Rencontres de Quartier" édité par la Ville de Vincennes), l'actuel maire de Vincennes, entre concordance des temps facultative et lapsus autodestructeur, s'exprime en effet au conditionnel : "(...) la démocratie participative serait l'un des piliers de la nouvelle mandature". Dans cet emploi à "éclipse" de l'indicatif, se dit une implication à éclipses en matière de démocratie participative.
Ce probable impact des déficiences de la majorité actuelle est préoccupant pour l'avenir de notre "Agenda 21". C’est d’ailleurs ce que soulignait le document de travail remis aux participants à l’atelier “Assurer la cohésion sociale, la solidarité et l’épanouissement de tous dans une ville attractive qui rajeunit”. Parmi les conditions requises “pour relever le défi” dans ce domaine, ce document met en avant celle-ci : “Connaître “sa” population et ses besoins existants et émergents”.
Une exigence particulièrement prégnante quand il s’agit de réfléchir, par exemple, à l’ “accès” au loisir (autre exigence mise en évidence “pour relever le défi”). Parce que la part des chômeurs et des bénéficiaires de minima sociaux dans la population d’une ville fixe, naturellement, la hauteur des efforts à fournir à ses habitants en matière de frais d’adhésion ou d’inscription aux associations donnant accès aux loisirs (au travers de subventions notamment).
Or, comme d’autres participants, j’ai été stupéfait de constater que certains chiffres fournis, lointains ou approximatifs, empêchaient toute réflexion sérieuse dans ce domaine. Exemple : “7% de chômeurs en 2007”. Il y a 2 ans, donc. Et aujourd’hui, avec la crise économique dont on sait qu’elle touche aussi le Val-de-Marne (voir mon post d'avril 2009 Val-de-Marne: les "forces vives" en première ligne face à la crise), et risque d’affecter durablement la situation de l’emploi ? Autre exemple : “Environ 3% de RMIstes ou bénéficiaires des minima sociaux”. Je me suis permis de poser cette question de bon sens : ces chiffres datent-ils aussi de 2007 ? sinon, de quand ? L’animatrice n’a pas su nous répondre. De la municipalité (à commencer par les élus présents sur scène pour l’ouverture du Forum 21), on aurait pu attendre quelques rectificatifs sur des chiffres aussi essentiels. Sauf à se résigner à ce qu’une partie des Vincennois se trouvent, comme trop de nos concitoyens, piégés dans une sorte de "trape", un véritable angle mort (voir mon post du mercredi 15 juillet).
Pour éviter cela, une forte présence des Vincennois dans leur diversité, et en particulier dans leur diversité sociale, est capitale ! Même si cela exige d’oublier, momentanément, le bilan visiblement peu encourageant de Laurent Lafon et de sa majorité en matière de démocratie participative !
- “Lutter contre le changement climatique et relever le défi énergétique, dans une ville patrimoniale et historique” ;
- “Préserver la biodiversité, les milieux et les ressources naturelles dans une ville dense et peuplée” ;
- “Assurer la cohésion sociale, la solidarité et l’épanouissement de tous dans une ville attractive qui rajeunit” ;
- “Consommer et produire de façon responsable dans une ville dynamique et animée”.
Avec mes camarades de “L’Espoir à gauche”, nous étions en particulier présents dans les ateliers “Préserver la biodiversité, les milieux et les ressources naturelles dans une ville dense et peuplée”, et “Assurer la cohésion sociale, la solidarité et l’épanouissement de tous dans une ville attractive qui rajeunit”.
Dans ce dernier atelier, nous avons rappelé l'urgence de plusieurs priorités, sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir. Personnellement, dans la ligne de ce que je m’étais fixé (voir mon post du 20 septembre dernier), j’ai redit l'urgence de faire émerger à Vincennes un véritable espace public intergénérationnel. Aujourd’hui, Laurent Lafon et sa majorité se contentent de juxtaposer des cadres, quasiment ou totalement imperméables les uns aux autres, regroupant des Vincennois par tranches d’âge (conseil municipal des enfants ; conseil municipal des jeunes ; conseil des séniors...). C’est mieux que rien. Mais renoncer ainsi à faire se rencontrer les points de vue, de façon suivie, dans une démarche réellement intergénérationnelle... quelle perte pour le débat public et pour les Vincennois !
Revenons à l’événement lui-même. Un événement important, sur plusieurs plans.
Sur le plan historique d’abord, par son objectif. L’ “Agenda 21”, qu’est-ce que c’est ? Cette démarche, née en 1992 lors de la Conférence de Rio, consiste à élaborer un agenda pour le 21e siècle : un programme d’actions afin de s’orienter vers un développement durable de la planète, c’est-à-dire “un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs”.
Au niveau local, l’ “Agenda 21” doit être l’aboutissement d’une réflexion collective à laquelle participent tous les acteurs économiques et sociaux, ainsi que les citoyens, en vue de faire converger les politiques de développement économique, de progrès social, et de protection de l’environnement.
À ce jour, 19 régions, 40 départements, 105 intercommunalités et 372 communes se sont déjà dotés de leur propre “Agenda 21”. En suivant aujourd’hui le mouvement, Vincennes affiche donc le souci d’épouser les grands enjeux du 21e siècle, certes sans pour autant innover.
Mais l’événement était important aussi sur le plan de la démocratie locale, en fonctionnant comme un révélateur impitoyable.
En effet, le 1er avril (!) dernier, Laurent Lafon avait déclaré : “Notre Agenda 21 ne sera viable que si les acteurs et les habitants se l’approprient, s’interrogent sur leurs actes quotidiens et concourent à l’élaboration des choix et à la mise en oeuvre des actions”.
Comme citoyen, on était alors tenté de compléter : “... et les habitants ne concourront à l’élaboration des choix que si ils perçoivent l’espace public vincennois comme le lieu d’une véritable démocratie participative ; c’est-à-dire un lieu où ils peuvent non seulement exprimer leurs points de vue, mais les voir ensuite peser de façon significative dans la gestion municipale”.
À cet égard, le premier Forum 21 fait figure de verdict pour Laurent Lafon et sa majorité. Les Vincennois sont pourtant sensibles aux enjeux de la solidarité intergénérationnelle et de l’éco-responsabilité. Ils l’ont clairement montré à travers la progression des socialistes lors de la dernière élection municipale (avec plus de 21% des voix la liste “Vivons Vincennes”, dont j’étais directeur de campagne, a fait entrer un élu socialiste supplémentaire au Conseil municipal), et le succès d’ "Europe Ecologie" dans notre ville lors des dernières élections européennes (plus de 25%). Mardi, malgré cet état d’esprit des Vincennois propice aux enjeux clé de l’ “Agenda 21”, l’appel de Laurent Lafon a trouvé peu d’écho. L’auditorium de Coeur de ville paraissait un peu grand, et les deux élus présents sur scène, bien lointains...
En fait, cette faible mobilisation est compréhensible : dans notre ville, les démonstrations de l’actuelle majorité en matière de démocratie participative n’ont jusqu’à présent guère convaincu. La démocratie participative ne se réduit pas à une mise en scène ; c’est une culture, ce sont des actes. Difficile de faire prendre un greffon sur un tronc sec. De la part des Vincennois, riches d’envies et d’actes en matière de solidarité intergénérationnelle et d’éco-responsabilité, on peut comprendre le manque d’entrain face à la démarche enclenchée par l’actuelle majorité municipale...
Une majorité dont, curieusement, le manque de volonté profonde en matière de démocratie participative s'exprime jusque sous la plume de Laurent Lafon. Dès les premières lignes du premier numéro de Rencontres de Quartier (le tout nouveau "journal des Rencontres de Quartier" édité par la Ville de Vincennes), l'actuel maire de Vincennes, entre concordance des temps facultative et lapsus autodestructeur, s'exprime en effet au conditionnel : "(...) la démocratie participative serait l'un des piliers de la nouvelle mandature". Dans cet emploi à "éclipse" de l'indicatif, se dit une implication à éclipses en matière de démocratie participative.
Ce probable impact des déficiences de la majorité actuelle est préoccupant pour l'avenir de notre "Agenda 21". C’est d’ailleurs ce que soulignait le document de travail remis aux participants à l’atelier “Assurer la cohésion sociale, la solidarité et l’épanouissement de tous dans une ville attractive qui rajeunit”. Parmi les conditions requises “pour relever le défi” dans ce domaine, ce document met en avant celle-ci : “Connaître “sa” population et ses besoins existants et émergents”.
Une exigence particulièrement prégnante quand il s’agit de réfléchir, par exemple, à l’ “accès” au loisir (autre exigence mise en évidence “pour relever le défi”). Parce que la part des chômeurs et des bénéficiaires de minima sociaux dans la population d’une ville fixe, naturellement, la hauteur des efforts à fournir à ses habitants en matière de frais d’adhésion ou d’inscription aux associations donnant accès aux loisirs (au travers de subventions notamment).
Or, comme d’autres participants, j’ai été stupéfait de constater que certains chiffres fournis, lointains ou approximatifs, empêchaient toute réflexion sérieuse dans ce domaine. Exemple : “7% de chômeurs en 2007”. Il y a 2 ans, donc. Et aujourd’hui, avec la crise économique dont on sait qu’elle touche aussi le Val-de-Marne (voir mon post d'avril 2009 Val-de-Marne: les "forces vives" en première ligne face à la crise), et risque d’affecter durablement la situation de l’emploi ? Autre exemple : “Environ 3% de RMIstes ou bénéficiaires des minima sociaux”. Je me suis permis de poser cette question de bon sens : ces chiffres datent-ils aussi de 2007 ? sinon, de quand ? L’animatrice n’a pas su nous répondre. De la municipalité (à commencer par les élus présents sur scène pour l’ouverture du Forum 21), on aurait pu attendre quelques rectificatifs sur des chiffres aussi essentiels. Sauf à se résigner à ce qu’une partie des Vincennois se trouvent, comme trop de nos concitoyens, piégés dans une sorte de "trape", un véritable angle mort (voir mon post du mercredi 15 juillet).
Pour éviter cela, une forte présence des Vincennois dans leur diversité, et en particulier dans leur diversité sociale, est capitale ! Même si cela exige d’oublier, momentanément, le bilan visiblement peu encourageant de Laurent Lafon et de sa majorité en matière de démocratie participative !
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