mardi 25 août 2009

"Quelque chose a sans doute commencé, samedi à Marseille..." (Libération)


Hier matin, dans Libération, Laurent Joffrin est revenu sur le succès des Ateliers d'été et du rassemblement proposé par Vincent Peillon à Marseille le week-end dernier. Ci-dessous, l'article de L Joffrin, nettement subjectif dans sa forme mais intéressant - et assez bien senti !

" Un peu de soleil dans l’eau froide de la désunion. Pour la première fois depuis des lustres, un peu d’espérance s’est fait jour dans une assemblée organisée par des socialistes. Pour la première fois depuis des lustres, quelque chose a sans doute commencé, samedi à Marseille, quelque chose qui peut renverser le courant de résignation qui semblait emporter la gauche vers une défaite certaine. En réunissant un arc-en-ciel politique qui va du Modem au PCF, en passant par les Verts et les Radicaux de gauche, Vincent Peillon a cristallisé la seule orientation stratégique qui puisse rendre un début de crédibilité au camp du changement social : la Grande Alliance, celle-là même que nous réclamions dans ces colonnes après les européennes.

Le résultat du scrutin montrait déjà que si la gauche retrouvait le chemin de l’entente avec le Modem et les Verts, elle rassemblerait une majorité. Encore fallait-il que cette constatation arithmétique devienne une réalité politique. C’est ce qu’a initié Peillon. Il ne s’agit pas seulement de calcul électoral. Par sa simplicité amicale, par son appel à l’ouverture, par une certaine manière d’affirmer que si l’on cherche un projet commun, les différences sont moins fortes que les ressemblances, la réunion de Marseille esquisse aussi une manière différente de faire de la politique. Le rassemblement proposé est fondé sur des valeurs communes et non sur un programme négocié au sommet, sur un réseau d’affinités et non sur une coalition de partis. Il dessine une troisième phase dans l’histoire des stratégies d’opposition : après l’union de la gauche, après la gauche plurielle, la Grande Alliance, sociale, démocratique et écologique. Contre Sarkozy ? Avant tout pour préparer un après-crise qui remette à l’honneur les notions d’action collective et de justice sociale.

Les classiques, les claniques et les caciques du PS s’y opposeront, concentrés sur la vieille soupe qui mijote dans leur vieille casserole ? Sans doute. Les Trissotin de l’extrême gauche préféreront une chimérique radicalité à l’union pour des réformes, ici et maintenant ? A coup sûr. Solférino voudra noyer le poisson dans un flot d’objections obliques ? Peut-être. Mais le peuple d’opposition y verra, lui, une première raison de croire."

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