dimanche 30 novembre 2008

Après le Congrès de Reims… cap sur le pouvoir-vivre !

Il y a quelques jours, se fermait un chapitre aussi mouvementé que riche de significations de l’histoire de notre famille politique : celui du Congrès de Reims. Aujourd’hui, nous voyons heureusement succéder aux soubresauts de ce congrès une volonté collective de faire vivre ce qu’il a vu jaillir, de façon spectaculaire, au sein de notre famille politique.
Car en effet, le contexte politique, économique et social auquel nous sommes affrontés aujourd’hui ne nous laisse pas le choix : sur ce congrès et sur les dynamiques qu’il a libérées au sein du Parti socialiste, les socialistes doivent s’appuyer, sous peine de perdre une part de ce qu’ils sont devenus – et dont nos concitoyens ont besoin.

Par-delà la diversité des votes et la complexité des alliances - où à travers même cette dernière qui n’a pas réussi à faire écran - les militants socialistes ont réussi leur congrès ! Avec une clarté... fracassante, ils ont exprimé une double exigence.
La première : circulation des responsabilités à travers une organisation résolument ouverte du PS, favorable au renouvellement des équipes et à un rôle plus direct et authentique des « simples » militants (qui plus que jamais dans le passé ont montré leur exaspération de voir ce rôle réduit à celui de « machines à voter » sur des options largement élaborées « en coulisses »).
Deuxième exigence : savoir assumer la radicalité quand elle s’impose. La radicalité, c’est-à-dire à la fois la conscience fière et lucide de ses racines historiques et la capacité à les assumer dans la France et le monde du XXIe siècle commençant. C’est-à-dire aussi savoir être intransigeant sur un certain nombre de combats : notamment celui pour faire vivre les valeurs et les pratiques républicaines, et celui pour faire vivre un modèle social qui, tout en sachant s’articuler avec l’économie de marché, ne soit pas celui d’une société de marché.

Les militants socialistes ont aussi lancé à notre famille politique les défis qui, pour exigeants qu’ils soient, la propulseront au coeur du XXI e siècle et de ses réalités - si elle ne les fuit pas mais les prend réellement à bras le corps, depuis ses sections jusque dans son existence au plan national. En somme, avec la générosité brusque des foules fortes, ils ont offert au Parti socialiste les points d’appuis sur lesquels soit il trébuchera fatalement en essayant de les esquiver, soit il reprendra l’élan capable de lui faire gagner des élections nationales. Ces défis, quels sont-ils ?
Revitaliser le Parti socialiste : renouvellement des équipes et circulation des responsabilités, dans une organisation politique progressiste jusque dans son propre fonctionnement et républicain jusque dans ses pratiques internes ; mise sur pied d’un projet politique crédible et convaincant parce qu’en prise avec les réalités de son temps ; présence physique et intellectuelle dans la société et les mouvements qui la travaillent plutôt qu’enfermement dans une politique “hors-sol”...
Dépasser les logiques de “courants” : par des reports de voix non-conformes aux appels des “chefs de motion”, les militants ont été nombreux à condamner ces logiques qui, souvent détachées des réalités du terrain, poussent vers l’écueil d’une pratique politique “hors sol” donc peu efficace ; condamnation d’ailleurs entendue par Pierre Moscovici qui, dès le lendemain du vote pour la nouvelle Première secrétaire, proposait le principe d’une direction collégiale pour notre parti.
Tourner la page d’un certain fonctionnement du Parti socialiste, trop systématiquement vertical, sclérosant et congestionnant (“cumul des mandats” et des responsabilités constituant le véritable vecteur du risque de voir le PS se transformer en parti de “supporters”). Un fonctionnement qui condamne ses dirigeants (instances et personnalités) à la défiance des « simples » militants qui ne se reconnaissent pas dans des façons de penser et d’agir en décalage avec ce qu’ils vivent sur le terrain (compétences disponibles, exigence légitime de disponibilité de la part de nos concitoyens), et souvent étrangères aux idées et aux pratiques censées faire le coeur de notre engagement commun comme socialistes. C’est ce que Jean-Christophe Cambadélis appelle “le tournant militant”.

Ce faisant, les militants socialistes ont doté le PS d’une feuille de route claire, consistant à mettre au coeur de notre engagement collectif :
les convictions socialistes, revitalisées et affirmées avec force. L’heure est à leur définition, lucide et précise, dans le contexte renouvelé – et non stabilisé - où il s’agit aujourd’hui de les faire vivre. À l’affirmation de leur pertinence et de leur crédibilité dans ce contexte – y compris par notre présence dans l’espace public, chaque fois que l’actualité l’appelle. À la démonstration de leur efficacité, en les faisant primer semaine après semaine dans les choix qui se font au sein de notre famille politique, et les actions qui s’y mènent.
l’élaboration d’un projet politique socialiste en phase avec les exigences du XXIe siècle naissant. Vincent Peillon semble être l’un des premiers à l’avoir compris et à s’être mis au travail en conséquence. Avec sa clairvoyance et sa hauteur de vue habituelles - et précieuses pour notre famille politique -, il a d’ores et déjà amorcé la définition - et espérons-le, la conquête - de la « nouvelle frontière » à l’assaut de laquelle le Parti socialiste doit dès maintenant se lancer s’il veut assumer le « combat [qui lui revient] pour le siècle à venir » (Le Nouvel Observateur, n° 2299 du 27 novembre au 3 décembre 2008, p. 46). (Au passage, voir aussi dans le supplément ParisObs du même numéro l’excellent dossier « Malgré le malaise… Mon école a des idées » auquel a contribué la jeune journaliste Laure Gnagbé Blédou, que j’ai eu le plaisir de rencontrer sur mon lieu de travail !) Pierre Moscovici, dans un ouvrage récemment publié sous la direction du même Vincent Peillon, souligne également que « le réformisme de gauche n’est pas condamné à l’accompagnement du libéralisme », et met en avant un certain nombre de champs d’action qui, à condition de savoir nous les approprier, « dessinent les contours du socialisme de demain – un réformisme radical ».

le renouvellement des structures et instances de notre famille politique, ainsi que de leur fonctionnement, dans le sens d’une souplesse, d’une diversité et d’une ouverture garantes d’une efficacité et d’une créativité plus grandes – et durables ! Il s’agit de ne pas se laisser engluer dans la gestion du “mécano” de nos instances : celles-ci doivent aussi être des lieux où se donne l’impulsion d’une action politique d’ampleur, et non constituer en elles-mêmes un horizon pouvant faire obstacle ou écran à cette action. Cela implique que, cessant de se penser comme un patchwork de motions, le PS s’impose comme un parti de missions soutenu par des lignes politiques authentiques et fortes.

last but not least… la force militante et l’initiative militante ! L’heure est à une vraie complémentarité et à un véritable partenariat, mutuellement stimulants et dynamisants, entre les instances dirigeantes - à tous les niveaux - et les “simples” militants. C’est comme cela que nous formerons nos nouvelles générations de responsables et d’acteurs politiques de premier plan sans rien renier de ce que nous sommes (et que nous venons de définir dans notre nouvelle Déclaration de principes). C’est comme cela aussi que se constituera le vivier de compétences et de personnalités où notre famille politique pourra puiser pour aborder en posture réellement conquérante les prochains rendez-vous électoraux (élections européennes, cantonales, régionales…) !

Pour les nombreux militants socialistes qui ont passé beaucoup de temps sur le terrain au cours des deux dernières années (pour mener les campagnes présidentielle, législatives, municipales et cantonales notamment, mais aussi dans le monde associatif), la montée de ces exigences et de ces objectifs avait été perceptible. Elle a sans aucun doute guidé leur choix beaucoup plus que les considérations de courant ou de fidélité à telle ou telle personnalité nationale - je l’ai vécu moi-même dans mon cheminement de militant au fil de ce congrès complexe.
Et c’est une chance ! Si cela signifie des militants décidés à faire passer le choix d’une ligne politique avant l’attachement à telle ou telle des “écuries de présidentiables” entre lesquelles les médias se plaisent à découper notre parti. Si cela signifie des militants refusant d’arrêter leurs élans et leur réflexion aux bornes fixées a priori par les contours de telle pièce du mécano complexe abrité rue de Solférino, et résolus plutôt à explorer le paysage socialiste jusque dans ses replis, pour y trouver de nouveaux points-de-vue, de nouvelles perspectives, de nouvelles ressources.
En somme si nous, “simples” militants socialistes, repartons à la rencontre les uns des autres, parcourons nos fédérations pour y faire connaître nos idées et nos travaux, sans lesquels, l’expérience l’a montré, il ne peut pas y avoir une action collective durablement efficace du Parti socialiste, des socialistes.

Pour ma part, je m’efforcerai de contribuer de la manière la plus utile possible à ce travail collectif. Bien sûr en m’associant, du mieux que je pourrai, à la dynamique de travail qui émergera dans ma section de Vincennes, naturellement en cohérence avec les aspirations exprimées par les militants socialistes lors de notre récent congrès.
Je vais aussi approfondir et renforcer la réflexion engagée depuis l’année dernière pour définir une politique du pouvoir-vivre, en faisant vivre à la modeste échelle de ce travail l’esprit que les militants ont souhaité voir présider au travail du Parti socialiste.
Je vais également poursuivre et concrétiser, avec celles et ceux qui auront l’envie de s’y joindre, le travail que j’ai engagé depuis plusieurs mois avec nos camarades de villes du département aujourd’hui tenues par la droite pour optimiser nos moyens et notre force militante. Pour contribuer activement à ce que les socialistes val-de-marnais abordent tous ensemble en posture conquérante les prochains combats électoraux !

En résumé, dans le fonctionnement de notre famille politique comme dans l’élaboration de son projet, après le Congrès de Reims plus encore qu’à sa veille, une priorité s’impose avec force: rassemblés et avec énergie, cap sur le pouvoir-vivre !

samedi 22 novembre 2008

Lettre post-élection

Vendredi 21 novembre 2008

Chers camarades,

Ainsi que notre secrétaire de section sortant l’a indiqué, notre camarade Claire Lemeunier est sortie gagnante du vote d’hier (jeudi 20 novembre). Elle est donc la nouvelle secrétaire de la section socialiste de Vincennes. Avec la sincérité que garantissent mon engagement de longue date comme militant socialiste, et mon attachement profond aux valeurs qui font le coeur de notre engagement commun, je lui adresse tous mes voeux de courage et de réussite dans cette tâche pour laquelle nous l’avons collectivement choisie. Je la félicite également pour la qualité de son propos et l’intégrité de sa démarche tout au long de cette “campagne interne”.

Au-delà, je remercie toutes celles et tous ceux d’entre vous qui, à l’occasion de ce congrès, ont participé à un temps fort de la vie de notre famille politique - un de ceux où, ensemble, nous construisons son histoire. Quelle qu’en soit l’issue - inconnue à l’heure où j’écris ces lignes -, je souhaite que nous fassions vivre collectivement les lignes politiques fortes qu’il aura fait émerger : le Parti socialiste y gagnera, nos concitoyens en ont besoin, et les temps nous y obligent. Personnellement, je contribuerai à ce travail autant que je le pourrai, et de la façon qui apparaîtra la plus utile.

À titre plus personnel, je remercie toutes celles et tous ceux d’entre vous, de Vincennes et d’ailleurs qui, sous une forme ou sous une autre, à un moment ou à un autre, m’ont accompagné dans cette étape importante et constructive de mon parcours de militant qu’ont été les deux dernières années. Pour l’expérience que j’en ai tirée sur le plan politique, pour ce que j’y ai gagné d’essentiel sur un plan humain, et pour les horizons que cela m’a ouverts, je leur exprime à nouveau, comme lors de notre débat de mardi dernier, ma gratitude.

À très bientôt car le travail continue, amitiés socialistes,


Guillaume

mercredi 19 novembre 2008

Déclaration de deux de des militants de Vincennes suite au débat de qualité du mardi 18 novembre 2008

Cher Guillaume, nous voulons revenir sur le débat d’hier soir.
Nous avons été nombreux à nous féliciter de cette réunion durant laquelle deux camarades ont pu présenter leurs projets respectifs pour la section.
Nous avons eu un débat de qualité où la confrontation des idées a été fructueuse pour tous.
Rien à voir avec l’image que donne parfois le PS, un peu trop bien aidé peut-être par les médias.
Bien que nous ayons soutenu ta candidature, nous tenons à réaffirmer par ailleurs toute notre amitié à la camarade qui a courageusement choisi de se présenter face à toi.
De toute façon, comme tu l’as rappelé, nous nous retrouverons après le vote et, quel qu'en soit l'issue, nous travaillerons tous ensemble pour faire progresser le PS à Vincennes, tant au plan national qu’européen.

Amitiés socialistes.
Chantal et Georges.

Lettre de soutien à la candidature de Guillaume Loock

Dimanche 16 novembre 2008, Vincennes

Chères camarades et chers camarades,
Après avoir pris connaissance des différents courriers que viennent de nous adresser les deux
candidats aux fonctions de premier secrétaire de la section socialiste de Vincennes (lettre et profession de foi), nous avons souhaité vous faire connaître notre soutien à la candidature de Guillaume LOOCK.
Depuis deux ans, nous avons pu apprécier la générosité et la force de son engagement
pour animer et coordonner nos campagnes (présidentielle, législative, municipale) et les équipes
qui s’y sont investies (coordination des actions de terrain, recrutement de nos assesseurs pour tenir les bureaux de vote, mobilisation de nos camarades pour une présence forte sur le terrain,
encouragement et accompagnement de leurs initiatives…).
Nous avons aussi apprécié la rigueur et l’efficacité avec laquelle il a soutenu, sans jamais perdre de vue le nécessaire respect des militants et par-delà leurs différences de sensibilité, nos candidats et notre action dans ces moments politiques importants.
Pour nous, cela fait de sa candidature un choix sûr, sur le plan des compétences, des
convictions, et de notre capacité d’action collective. Dans l’optique de nos défis immédiats et
des prochains rendez-vous électoraux, sa candidature est porteuse de tous les atouts que jusqu’à maintenant nos dirigeants nationaux et fédéraux ne nous ont pas apportés. Et donc qu’il nous faut trouver d’abord dans notre section.
Par ailleurs, nous prenons objectivement en compte les engagements publics des deux
candidats (cf. le blog de Guillaume), et la ligne préconisée hier à la tribune du congrès de Reims
d’une part par Ségolène Royal, d’autre part par Martine Aubry en proximité avec Benoît Hamon
(Mme Aubry souhaite un Parti socialiste « fortement ancré à gauche » et osant dire clairement « voilà ce que c’est que d’être socialiste », et veut que « des banderoles du PS surgissent au milieu des syndicalistes pour les accompagner »).
Guillaume nous apparaît le mieux à même de faire vivre au sein de notre section, durablement et à travers des actions politiques concrètes, les deux lignes politiques fortes qui au-delà des motions se dégagent de notre congrès, naturellement dans l’ouverture à toutes les sensibilités qui s’étaient exprimées lors de notre vote sur les motions.
Pour ces raisons, nous soutenons totalement sa candidature et souhaitons prendre une part active dans le projet collectif qu’il propose à la section socialiste de Vincennes.

Cordialement, avec nos sincères amitiés socialistes,
André KAYEMBÉ-KONGOLO
(3e de la liste « motion D » pour notre CA de section)
Sophie RODIER
(tête de liste des candidats « motion E » pour notre CA de section)
Patrice ARTINS
(responsable syndical, ex-signataire de la « motion C »)

Pour un Parti socialiste retrouvé : cap sur le pouvoir-vivre !

(article d'opinion adressé au journal Le Monde au mois d'août 2008)

Face aux paradoxes baroques d’une droite réactionnaire, les socialistes doivent se retrouver pour bâtir un projet clairement progressiste, réconciliant conquête du pouvoir d’achat et droit à vivre pleinement et dignement.


Etre progressiste, ce n’est pas réformer en tous sens, à toute allure. C’est reconnaître les élans nouveaux que chaque époque recèle, et faire porter leurs fruits aux aspirations engendrées par notre société au fil de son histoire. Etre réactionnaire, ce n’est pas être intolérant, ni refuser tout changement. C’est être prêt à combattre ces aspirations, fussent-elles légitimes et fécondes. C’est renoncer à prendre en compte toutes les possibilités et les exigences nouvelles de notre temps pour, à la place, les ignorer ou les briser.
Entre ces deux approches, l’exécutif et sa majorité ont clairement choisi la seconde. Et la rupture ne cesse de s’accentuer, entre les implications concrètes de la politique actuellement menée par la droite, et les généreuses pétitions de principes dont ses représentants s’évertuent à les habiller. Dans une tribune parue dans Le Monde du 17 juillet (sobrement intitulée « Le sarkozysme est l’allié de l’école »), le ministre de l’Education nationale prêtait ainsi au Président de la République ce credo : « le vrai progrès social est celui qui assure la réussite de tous sans exception ». Sous la plume de M. Darcos, on trouvait aussi le lointain écho d’aspirations qui s’expriment aujourd’hui dans notre société avec une force renouvelée. Six jours plus tard, la loi réformant la représentativité syndicale et le temps de travail (qui relève le plafond du nombre de jours travaillés de 218 à 235 par an pour les « salariés autonomes ») démentait toute prise en compte réelle de ces aspirations.
En revendiquant d’« assumer la liberté des élèves d’aller à leur rythme vers la réussite », Xavier Darcos semblait acter la
première de ces aspirations : une place accrue pour les choix individuels et pour l’autonomie dans l’organisation de sa vie, professionnelle et personnelle. Pourquoi dès lors la dénier aux « salariés autonomes », désormais moins libres de réussir « à leur rythme » ? De même, pour pouvoir tous s’investir auprès de leurs enfants de la façon qu’aime à promettre M. Darcos, les parents d’élèves ont naturellement besoin d’une disponibilité… directement menacée par la nouvelle loi imposée par Xavier Bertrand !
Soucieux de « reconnaître et valoriser le mérite des enseignants » par une « injection massive d’heures supplémentaires » améliorant leur pouvoir d’achat, M. Darcos semblait aussi percevoir cette autre aspiration, aussi simple que forte : pouvoir bien faire son travail, voir la qualité de celui-ci reconnue et justement valorisée. Mais valoriser sans condescendance le savoir-faire d’un travailleur, c’est d’abord lui garantir les conditions de travail nécessaires pour qu’il puisse l’exprimer (équipements de qualité, temps pour le partage d’expérience et pour reconstituer sa force de travail, densité d’occupation des locaux…). Qu’en est-il pour les enseignants ? Dans les collèges par exemple, pour assurer les heures de collègues dont le poste a été supprimé, nombre d’entre eux sont aujourd’hui contraints d’effectuer des heures supplémentaires au-delà de ce qu’ils pourraient souhaiter –et, la charge de travail déjà effectuée se conjuguant à des conditions de travail souvent éprouvantes, au-delà de ce qu’ils peuvent assurer au mieux. Qu’en sera-t-il demain pour les salariés que frappe la nouvelle loi sur le temps de travail ? Les travailleurs français doivent-ils, au nom du « pouvoir d’achat », s’amputer les uns après les autres d’une partie de leur savoir-faire, voire de leur vie personnelle ?
Troisième aspiration forte, qu’on ne saurait manquer d’entendre : pouvoir se réaliser aussi, jour après jour, à travers une vie sociale et affective épanouissante, où la part humaine de la vie reprenne pleinement ses droits. M. Darcos y pensait-il, en reliant la réussite d’un élève à « la stabilité et [au] soutien qu’il reçoit dans son environnement familial et social » ? En tout cas, il en va évidemment de même pour tout travailleur : témoin les crèches d’entreprise par lesquelles de plus en plus d’employeurs visent à garantir à leurs salariés un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Or, en tendant à réduire le temps libre qui permet aux parents d’offrir à leurs enfants l’attention et la qualité d’échanges dont ils partagent le besoin, la nouvelle loi du gouvernement Fillon ignore résolument cette aspiration, et brise les chances de la voir
se réaliser pour tous ceux qu’elle habite.
Face à cette politique clairement réactionnaire, la tâche du Parti socialiste ne souffre aucune ambiguïté ! Il faut d’urgence affirmer avec force nos valeurs et leur pertinence dans la France d’aujourd’hui, à travers un projet politique clairement progressiste. Un projet capable de rendre le présent à nouveau vivable, et de nouveau possible le progrès social. Qu’il y ait place pour un tel projet, comme pour une ample mobilisation autour de lui, cela ne fait aucun doute. Non seulement en raison de la politique aujourd’hui menée par la droite, mais surtout parce qu’il correspond de toute évidence aux attentes de nombreux Français. Les résultats des dernières élections cantonales et municipales en témoignent, tout comme le « triomphe » des valeurs de gauche dans les enquêtes d’opinion et les témoignages entendus sur le terrain.
Devant nous, d’ici au Congrès de Reims et au-delà, s’ouvre une période d’échanges intenses. Faisons-en un moment de construction collective ! Face à une politique qui rogne inexorablement –et laisse rogner– le pouvoir d’achat, le pouvoir-faire et le pouvoir-partager d’un nombre croissant de Français ; face à une politique qui, au bout du compte, fait renoncer à vivre, n’attendons pas davantage. Retrouvons-nous dans la prise en compte honnête et exigeante des nécessités de notre temps, mais aussi des aspirations de nos concitoyens, en pleine cohérence avec ce qui fait le coeur et la modernité de notre engagement !
Plus que jamais, soyons sans relâche au côté de nos concitoyens –salariés, retraités, étudiants, chômeurs…– dans la reconquête de leur droit à vivre ! Puisque nous y sommes prêts, travaillons sans attendre pour, le moment venu, réunir au moins trois conditions plus que jamais nécessaires à l’exercice de ce droit.
La pleine jouissance de soi-même de manière à pouvoir se construire et exister, dans la sphère privée comme dans le quotidien de la vie en commun, dans toutes ses dimensions : affective, intellectuelle par une politique éducative, culturelle et de formation à la hauteur des exigences du temps et des possibilités de chacun (ce qui exige aussi une véritable politique de formation tout au long de la vie), physique y compris en défendant bec et ongles l’accès pour tous à un environnement, à un système de santé et à une alimentation de qualité. Pour cela, il faut cesser d’opposer comme le fait la droite pouvoir d’achat et pouvoir-vivre !
La capacité de chacun à comprendre le complexe et le mouvant, et surtout à agir en s’appuyant sur eux. Dans un quotidien placé chaque jour davantage sous leur double signe (développement des mobilités volontaires et contraintes, discontinuité croissante des parcours professionnels et personnels, impact des processus à l’oeuvre dans une économie mondialisée…), la capacité d’initiative et les chances de réussite de nos concitoyens dans les différents domaines de leur vie
en dépendent directement.
La possibilité et le goût de prendre toute sa place dans l’espace public. Là encore, la qualité de ce champs d’activités multiples (travail, loisirs et activités associatives, découverte d’autres cultures, gestion des affaires publiques…) en dépend. Il s’en trouvera plus solidaire, et riche de ceux pour qui – faute de ressources ou de temps- il demeure ou redevient souvent scandaleusement difficile d’accès.
Face à une politique qui l’a déjà sacrifié, et au nom de ceux de plus en plus nombreux sur qui la droite laisse le présent se refermer, reconquérir le droit à vivre pleinement et dignement est une urgence. Cette reconquête a besoin d’une force motrice : c’est au Parti socialiste qu’il incombe de l’incarner ! Osons être nous-mêmes, soyons à la hauteur de notre histoire et de notre époque : dès maintenant, sachons nous retrouver pour construire puis porter ensemble une politique du pouvoir-vivre !

Guillaume Loock, militant à la section socialiste de Vincennes (Val-de-Marne), candidat aux élections municipales sur la liste « Vivons Vincennes ! », participant à l’Université d’été du Parti socialiste.
Akli Mellouli, maire-adjoint à Bonneuil (Val-de-Marne), membre du Conseil national du Parti socialiste, responsable national aux politiques territoriales.

dimanche 16 novembre 2008

Avec des représentants syndicaux devant la poste centrale de Créteil

Mobilisation départementale du 6 novembre contre la privatisation de la Poste

vendredi 14 novembre 2008

Quelques photos


A Arcueil, pour un débat animé par Jean-Louis Bianco, avec notre camarade Gilles BEHNAM.

Une expérience du porte-parolat...

jeudi 13 novembre 2008

Aperçu de mon travail pour l' Université permanente du PS

Parti socialiste
Université permanente des cadres nationaux et fédéraux
Promotion Lucie Aubrac (année 2008)

Pour une politique du pouvoir-vivre
Propositions pour un projet politique socialiste « revitalisé » à partir d’une exploration de la question du pouvoir d’achat.
Exemplaire de restitution.
Guillaume LOOCK
Section de Vincennes (fédération du Val-de-Marne)

À mes camarades et à mes amis qui se reconnaîtront, de Vincennes, du Val-de-Marne et d’ailleurs. Pour leurs réflexions qui stimulent. Pour leurs espérances qui obligent. Pour leur entretien qui inspire… Et pour leur présence, qui stimule ! Merci.

Pour une politique du pouvoir-vivre.
Propositions pour un projet politique socialiste revitalisé à partir d’une exploration de la question du pouvoir d’achat.
« Ce qui est terrible, c’est de se dire, devant ces morts, que la société n’a pas été juste pour eux ; qu’elle n’a pas respecté et glorifié en eux la dignité de la vie. »
Jean Jaurès, éditorial de L’Humanité du 14 mars 1906 (à propos de la catastrophe de Courrières)

« Et quand nous élevons ainsi tous les individus humains à l’état de personnes, quand nous les affranchissons de ce servage économique qui les ravale à la dépendance, à la passivité des choses, quand nous faisons de chaque citoyen un droit vivant égal à tous les autres droits, une volonté vivante égale à toutes les autres volontés, (…) on nous dit : Chimère et aberration ! »
Jean Jaurès, article paru dans La Revue de Paris, 1er décembre 1898

« Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse... »
Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, 1956


Introduction.
L’actualité des derniers mois a été fortement marquée par une accélération de la dégradation du pouvoir d’achat. Ce dernier a été spectaculairement mis en avant durant la campagne pour les dernières élections présidentielles par Nicolas Sarkozy, qui s’en est fait une arme redoutable en se présentant comme le « candidat – et futur président – du pouvoir d’achat », posture efficacement résumée par le slogan « travailler plus, pour gagner plus ».
Sur ce terrain, nous n’avons pas su trouver notre propre voie, ni notre propre voix. Un peu comme si diverses exigences – ne pas nous départir d’un réalisme et d’une rigueur intellectuelle dont l’exercice prolongé des responsabilités nous a appris l’importance, ne pas renoncer à une approche résolument humaniste qui fait la spécificité et la profondeur de notre
engagement politique… -, entrant en résonance avec une réelle attente de nos concitoyens, avaient entravé notre réflexion.

Une chose est sûre : leur pouvoir d’achat est depuis maintenant plusieurs années une préoccupation majeure pour un nombre croissant de nos concitoyens. L’appréciation des
Français sur l’évolution de leur pouvoir d’achat est le plus dur depuis vingt ans, 65% estimant en septembre 2005 que leur pouvoir d’achat avait diminué durant les douze mois précédents
(+16 points par rapport à 2002)1. Cette préoccupation est même devenue la première pour une majorité de nos concitoyens, avant même le chômage2, et elle semble appelé à le rester longtemps. Plusieurs facteurs expliquent cela, sur lesquels on reviendra. On s’en tiendra pour l’instant à une observation simple : cette situation, si elle porte la rude obligation de rechercher des réponses solides et efficaces aux difficultés rencontrées jour après jour par des Français de plus en plus nombreux, porte peut-être en elle les ferments d’une modernisation radicale de notre projet politique.

C’est en quelque sorte un premier examen de cette possibilité qu’on se propose d’effectuer dans les pages qui suivent. Il n’est pas question ici d’asséner un programme abouti en vue d’une quelconque « refondation » ou « rénovation ». Simplement de mettre en relation, sur une orientation précise, le corpus de valeurs qui fonde notre pensée avec la société et le monde comme ils vont, afin de contribuer à donner toute sa force à cette pensée, et d’agir au mieux dans cette société et dans ce monde.

Une politique dont la clef de voûte serait la notion de « pouvoir d’achat » est-elle l’outil le plus efficace pour répondre aux problèmes que traduit aujourd’hui l’invocation de celle-ci ? Comment éviter qu’une politique prenant pleinement en compte ces problèmes ne réduise à leur fonction économique ceux qu’elle aspire à aider, les poussant ainsi dans les tentacules de la société de marché ? Ne peut-on envisager un projet – ou un pan de celui-ci - qui, tout en ayant le maximum de chances de convaincre par la clarté de son principe et les attraits de l’horizon qu’il propose d’atteindre, prenne en compte toutes les dimensions qui font l’identité d’un individu, et les conditions de sa participation active à la vie en société ?

[…]

Conclusion.
Ainsi donc, par delà les incertitudes que les dimensions de notre réflexion ne laissent de préserver, une chose apparaît clairement. Par la nature de ses ressorts, la grave et durable crise du pouvoir d’achat qui frappe un nombre croissant de nos concitoyens met à l’épreuve notre imagination. Et cette mise à l’épreuve nous conduit à distinguer dans cette situation de crise une obligation historique pour les socialistes que nous sommes : celle d’inverser le rapport entre satisfaction de vie et croissance économique tel qu’on le conçoit traditionnellement. Défi radical. Défi auquel nous obligent tout à la fois les dynamiques et les processus qui structurent désormais le monde et notre société, et les valeurs et les filiations constitutifs de notre engagement politique. Défi dans la prise en charge duquel une notion peut nous servir de point d’appui : celle du pouvoir-vivre.
Le pouvoir-vivre, c’est l’ensemble des dispositions – en chaque individu comme dans son environnement au sens le plus large du terme – susceptibles de garantir trois choses : la pleine possession de soi-même de manière à pouvoir – et aimer - exister dans toute sa profondeur et dans toutes ses dimensions ; la possibilité et le goût d’appréhender et de s’approprier le complexe et le mouvant, autrement dit ce qui n’est ni figé, ni unidimensionnel ; la capacité et le goût d’agir « en-dehors de soi-même », autrement dit d’intervenir dans l’espace public, ce champ d’activités multiples (travail, loisirs, militantisme…).
Née d’une exploration de l’enchevêtrement complexe des facteurs du bien-être – parmi lesquels le pouvoir d’achat -, répondant à des nécessités de notre temps à l’origine du défi qui nous requiert, en cohérence étroite avec ce qui fait le coeur de l’engagement socialiste, la notion de pouvoir-vivre s’offre comme clé de voûte d’un projet politique prétendant relever ce défi, et comme levier conceptuel susceptible de mobiliser autour de lui.
Telle que nous l’avons envisagée dans trois domaines où l’action publique revêt aujourd’hui une importance cruciale - l’environnement dans sa relation essentielle avec la santé, le travail, l’éducation -, une politique du pouvoir-vivre apparaît porteuse d’un horizon humainement attrayant, et fécond d’un point de vue social et républicain. Un horizon qui permettrait de faire à la satisfaction de vie, et aux facteurs de développement autres que le pouvoir d’achat, toute la place qu’exigent notre temps et nos concitoyens.

Au terme de cette réflexion, beaucoup reste à penser. Les premières pistes d’action esquissées sont sans aucun doute à mûrir, à approfondir. Elles sont aussi à compléter par d’autres, touchant à des domaines aussi essentiels que le logement, la culture, ou encore notre politique de construction européenne. Il serait aussi intéressant d’examiner quelles perspectives ouvrirait la mise en oeuvre d’une politique du pouvoir-vivre au niveau de la vie politique de notre pays – et, pourquoi pas, de notre parti. En somme, pour se donner toutes les chances et tous les moyens d’aller à son terme, notre réflexion ne demande qu’à se poursuivre en s’ouvrant aux apports de l’expertise, du partage d’expérience, et du croisement des points de vue.
Le chantier est ouvert !

BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
Robert Castel, Peut-on vaincre l’insécurité sociale ?, éd. Le Temps des cerises, 2005
Condorcet, Cinq mémoires sur l’instruction publique (1791), éd. Garnier-Flammarion, 1994
Paul Desanges et Luc Mériga (nouvelle édition avec introduction et notices par), Pages choisies de
Jean Jaurès, éd. Rieder, 1928
André Gorz, Écologica, éd. Galilée, collection Débats, 2008
Juliette Grange, L’idée de République, éd. Pocket, collection Agora, 2008
Jean-Christophe Graz, La Gouvernance de la mondialisation, éd. La Découverte, 2008
Xavier Hochet, Transformer l'entreprise, éd. Odile Jacob, 2008
Christopher Lasch, Le moi assiégé – essai sur l’érosion de la personnalité, éd. Climats, 2008
Philippe Lukacs, Stratégie pour un futur souhaitable, éd. Dunod, 2008
Maria Montessori, Les étapes de l’éducation, éd. Desclée de Brouwer, 2007
Jean-François Naton, A la reconquête du travail, éd. Indigène, 2008
Vincent Peillon (dir.), Inégalités et justice sociale, éd. Le bord de l’eau, collection « Les rencontres de l’Institut Edgar Quinet – Collège des élus », 2008
Edgard Pisani, Le sens de l’Etat, éd. de l’Aube, collection Monde en cours, 2008
Yves Schwartz, Le paradigme ergologique ou un metier de philosophe, éd. Octares, 2000.
Bernard Stiegler (entretiens avec Philippe Petit et Vincent Bontems), Economie de l’hypermatériel et psychopouvoir, éd. Mille et une nuits, 2008
Tzvetan Todorov, L’Esprit des Lumières, éd. Le livre de poche, collection biblio essais, 2006
Jean Viard (avec la collaboration de Ugo Rollin), Eloge de la mobilité. Essai sur le capital temps libre et la valeur travail, éd. de L’Aube, 2008
Jean Viard, Françoise Potier, Jean-Didier Urbain (dir.), La France des temps libres et des vacances, éd. L’Aube-Datar, 2002

II. Enquêtes et rapports
Jan Bernheim, Francis Heylighen, « Bonheur et progrès : une exploration », Médi-Sphere Hebdo 189, 2003
BVA et L’Express, « Les salariés et leurs priorités à la veille de l’élection présidentielle », enquête
réalisée les 26 et 27 mars 2007
Pierre Cahuc, Gilbert Cette, André Zylberberg, «Smic, revenu minimum et coût du travail : quelle articulation pour combiner justice sociale, incitation au travail et compétitivité ?», rapport pour le Conseil d’analyse économique, 2008
Cegos (groupe), baromètre de climat social 2007
Cyclope (cercle, dirigé par Philippe Chalmin), « Prévisions pour 2008 », rendues publiques jeudi 24 janvier 2008
Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), statistiques fournies à l’occasion de la Conférence sur l’amélioration du travail organisée le 4 octobre 2007 à Paris
Jean-Pierre Dubois, Françoise Dumont, Agnès Tricoire (dir.), Une démocratie asphyxiée. L’état des droits de l’homme en France (édition 2008), éd. La Découverte, 2008
Anne-Cécile Geoffroy, Stéphane Béchaux, « Les perdants du pouvoir d’achat », Liaisons sociales
magazine, avril 2008, p.16-21
Hervé Gosselin, Aptitude et inaptitude médicale au travail : diagnostic et perspectives, janvier 2007
Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), Organisation des Nations
unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), « Perspectives agricoles pour 2008-2017 », publiées le 29 mai 2008
Sofres et Fondation Jean Jaurès, « Les Français et les inégalités », enquête réalisée les 2 et 3 juin 2004
Sofres, L’Hémicycle et Groupe Casino, « Le climat économique et social vu par les Français »,
enquête réalisée le 14 septembre 2005
Sofres et Télérama, « Liberté, Egalité, Fraternité : notre devise vue par les Français », enquête réalisée du 9 au 16 janvier 2007
Bernard Van Praag et Paul Frijters, The Measurement of Welfare and Well-being : the Leyden
approach, 1999, Kahneman, D., Diener, E., Schwarz, N. (éd.)

III. Articles, entretiens et discours
Isabelle Cassiers et Catherine Delain, « La croissance ne fait pas le bonheur : les économistes le
savent-ils ? », Problèmes économiques n° 2938, mercredi 2 janvier 2008
P. Chanial, « L’universelle dignité dans l’universelle solidarité. Le pari de l’égalité dans la tradition du socialisme républicain », in Vincent Peillon (dir.), Inégalités et justice sociale, éd. Le bord de l’eau, collection « Les rencontres de l’Institut Edgar Quinet – Collège des élus », 2008
Lucie Davoine, « L’économie du bonheur peut renouveler les politiques publiques », Problèmes
économiques, n°2938, 2 janvier 2008
Françoise Gri, « Sécurité, flexibilité et connexion », article paru dans Le Monde du 25 janvier2008
Jean Jaurès, discours prononcé à la Chambre des Députés, séance du 3 juillet 1897 (cité p.193-208 de Paul Desanges et Luc Mériga (nouvelle édition avec introduction et notices par), Pages choisies de Jean Jaurès, éd. Rieder, 1928)
Jean Jaurès, article paru dans La Revue de Paris, 1er décembre 1898 (cité p.208–244 de Paul
Desanges et Luc Mériga (nouvelle édition avec introduction et notices par), Pages choisies de Jean Jaurès, éd. Rieder, 1928)
Jean Jaurès, éditorial de L’Humanité du 14 mars 1906
Didier Migaud, « Pouvoir d’achat, le compte n’y est pas », Le Monde, 31 janvier 2008 « Face à l'inflation des prix alimentaires, "il faut s'attaquer à la question des salaires" », entretien réalisé par Mathilde Gérard, Le Monde du 27 février 2008.
Philippe Moati, directeur de recherche au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, Lionel Prouteau, François-Charles Wolff, « La participation associative au regard des temps sociaux », Economie et Statistiques, n°352-353, 2002
Christophe Ramaux, « La flexisécurité : ne pas trop lui prêter », article paru dans Le Monde du 20 février 2008
Hubert Védrine, « La diplomatie de Sarkozy au peigne fin », entretien accordé au Nouvel Observateur, Le Nouvel Observateur, n°2279 du 10 au 16 juillet 2008
Raphaël Wintrebert, « Mesurer le bonheur : des indicateurs pertinents pour la France ? », Problèmes économiques, n° 2938, 2 janvier 2008

TABLE DES MATIÈRES
Introduction……………...…………………………………………………………………………………..p.4-5
I. À la redécouverte de la question du pouvoir d’achat : d’un tragique goulot
d’étranglement à la possibilité d’un défi radical……..……………………………………………p.6-12
1.1. L’érosion du pouvoir d’achat : une rude épreuve promise à durer… …………………….p.6-7
1.2. … et face à laquelle les marges d’action directe trouvent vite leurs limites… ……………p.8-9
1.3. … qui nous conduisent à mettre au jour un défi radical…..………………………………p.10-12

II. A la recherche du pouvoir-vivre : fondements, ascendances
et définition d’une notion politique.……………………………………………………………...p.13-21
2.1. Le pouvoir-vivre comme pleine « propriété de soi »…..……………………………………p.13-15
2.2. Le pouvoir-vivre, ou savoir appréhender « un fleuve où chaque flot est une source »..…...p.16-18
2.3. Le pouvoir-vivre : « marcher fièrement sous le soleil » (Jaurès)……………………………p.19-21

III. Vers une politique du pouvoir-vivre : des idées pour agir..………………………………….p.22-33
3.1. L’environnement, source de vie.…………………………………………………………….p.22-25
3.2. Pour que vive le travail : faire toute leur place aux travailleurs.……………………………p.26-29
3.3. Ego, logos, ago : pour une politique éducative du pouvoir-vivre.…………………………..p.30-33

Conclusion…………………………………………………………………………………………...p.34
Bibliographie……………………………………………………………………………………..p.35-36
Table des matières…………………………………………………………………………………...p.37

mercredi 12 novembre 2008

Ma lettre de candidature au secrétariat de section à Vincennes

Vous trouverez ci-dessous ma lettre de déclaration de candidature au secrétariat de section :

Vincennes, dimanche 9 novembre 2008.
Chers camarades,

La mobilisation de notre section pour le vote de jeudi dernier fait plaisir à voir, elle est même un motif de fierté pour nous, socialistes vincennois. Ce vote a clos, au niveau des sections, la phase de notre Congrès centrée sur les motions, et nous allons nous retrouver jeudi 20 novembre pour dire quel premier secrétaire ou quelle première secrétaire nous voulons aux différents « étages » de notre parti. En vue de ce choix collectif, j’ai fait savoir le 5 novembre à notre secrétaire sortant que j‘étais candidat à la fonction de premier secrétaire pour notre section, et que je serais heureux de m’adresser à ses adhérents plus directement. C’est donc avec plaisir que je vous adresse cette lettre. Elle est l’occasion de vous dire l’état d’esprit de ma candidature. Il tient, pour l’essentiel, en trois mots : apprendre, agir et pouvoir-vivre.

Apprendre. Vous le savez peut-être, après avoir milité plusieurs années à Lyon, j’ai rejoint la section de Vincennes à l’automne 2006. Très engagé dans les campagnes présidentielle, législative, cantonale et municipales, j’ai eu la chance avec un grand nombre de nos camarades vincennois de beaucoup apprendre. Au fil de nos échanges et des rencontres faites à l’extérieur de notre section, dans le plaisir et dans la rigueur (difficile d’y échapper quand on est militant socialiste dans une ville tenue par la droite !), j’ai appris notamment qu’une section, c’est un lieu de travail, mais aussi un espace de vie, qui se nourrit de la rencontre des femmes et des hommes qui s’y côtoient. Dans cette logique d’ailleurs, j’ai immédiatement proposé qu’avec les autres candidats ou candidates, nous nous retrouvions avant même d’ « entrer en campagne » afin de nous accorder sur l’esprit dans lequel nous souhaitions le faire. C’est en effet par l’échange avec tous nos camarades, comme d’ailleurs avec nos concitoyens aussi souvent que possible, que passe l’apprentissage toujours nécessaire pour agir efficacement ensemble.

Agir. Comme animateur de campagnes, j’ai constaté que c’est dans l’action que se réussit le mieux l’union de nos énergies et de nos compétences, par-delà les différences de sensibilité et d’expérience qui cohabitent dans nos sections. Dans le travail collectif, ces sensibilités et ces expériences diverses s’expriment pleinement, tout en se complétant. Parmi d’autres épisodes, notre campagne pour les dernières élections présidentielles l’a bien montré : comme beaucoup d’entre nous à Vincennes, pour avoir soutenu l’investiture de Dominique Strauss-Kahn, je n’en ai pas moins fait activement campagne pour la candidate qu’une majorité de nos camarades avait choisie. Dans la qualité des relations alors tissées entre les camarades de notre section, dans la générosité et l’efficacité du travail collectif produit par notre section, le plaisir a été au rendez-vous ! J’y puise, pour une large part, l’envie qui est la mienne aujourd’hui d’être « en première ligne » pour faire vivre notre section.

“Vivre”, jouir d’un véritable “pouvoir-vivre”. Résolument fidèle à cette “dignité de la vie” que Jaurès plaçait au coeur de l’engagement socialiste, cette exigence m’a guidé dans la préparation de notre congrès. Elle continue de me mobiliser aujourd’hui, comme les camarades et les amis de toutes sensibilités avec qui nous travaillons dans ce sens. Agir pour le “pouvoir-vivre”, c’est notamment porter activement les valeurs qui nous rassemblent, y compris en menant les combats publics qui font le coeur de notre engagement commun. C’est aussi faire en sorte que notre famille politique existe pleinement, dans toutes ses dimensions, sans jamais renoncer aux possibles dont elle est porteuse. Ce défi-là, c’est bel et bien dans les sections qu’il se joue - à commencer par la nôtre ! Voilà, en quelques mots, l’esprit de ma candidature, à partir duquel je propose de nous rassembler. Nous aurons l’occasion, d’ici au 20 novembre, de mieux faire connaissance et d’échanger à propos des objectifs autour desquels nous retrouver, pour permettre à notre section de vivre et d’agir à la mesure de ce qu’elle représente. En attendant, chers camarades, je vous adresse mes sincères amitiés socialistes, et je me tiens à votre disposition.

A très bientôt,
Guillaume LOOCK
62, rue de Fontenay
94300 Vincennes
06 77 10 61 19
gloock8@hotmail.com

Bienvenue

Bonjour et bienvenue sur mon blog dédié principalement à mon implication dans la politique de Vincennes, et néanmoins ouverte sur les problèmes et enjeux nationaux européens et internationaux.
J'ouvre ce blog en vue de poursuivre un lien que j'ai tissé depuis maintenant plusieurs années avec les vincennoises et les vincennois, et plus particulièrement les militants et sympathisants socialistes et de gauche.
J'espère grâce à cet espace pouvoir poursuivre une relation d'échange enrichissante et utile sur le modèle de celle qui s'est nouée ces dernières années dans la confiance et l'amitié du travail bien fait et de l'espérance retrouvée.
L'organisation des diverses campagnes qui se sont succédées (présidentielles, législatives, municipales, et dernièrement la vie de notre Congrès socialiste de Reims) m'a permis de prendre la mesure du travail à accomplir en même temps que des énergies prêtes à se libérer .
En plus de ce message d'accueil, j'inaugurerai ce blog par deux textes annonçant d'une part ma candidature au poste de secrétaire de la section socialiste de Vincennes, d'autre part proposant ma Profession de foi à ce poste.
Le premier des articles a déjà été envoyé sous forme d'une lettre de déclaration de candidature aux adhérents de notre section. Toutefois, la politique étant une affaire publique et la conduite d'une section socialiste étant une affaire politique, j'ai jugé bon de rendre publique cette déclaration de candidature.
Le deuxième article n'est autre que ma profession de foi elle-même : étant essentiellement programatique et organisationnelle, j'ai également pris le parti de la rendre publique Elle ne commettra aucune "indisrétion" politique et ne risquera pas de dévoiler à nos adversaires de la droite - les seuls que nous ayons réellement - nos options stratégiques et tactiques.
Cette profession de foi contient plutôt les grandes lignes des projets que je compte pouvoir mener à bien en animant une équipe, aussi élargie que possible, mais soudée et cohérente dans sa manière de penser et surtout de faire de la politique à Vincennes, en Val de Marne et au delà (régionales, présidentielles, européennes…).
J'espère donc que vous serez nombreuses et nombreux à apprécier cet espace virtuel qui n'en restera pas moins un lieu d'accueil et d'écoute des questions locales et des problèmes concrets qui préoccupent tous nos concitoyens.
Chers amis lecteurs, chers camarades, il ne me reste qu'à vous souhaiter une bonne navigation et une bonne lecture dans les pages qui vont suivre, ou plutôt comme dans tout blog précéder…

Au plaisir de lire vos réactions et commentaires.
Bien cordialement à vous, amitiés socialistes.
Guillaume Loock