jeudi 25 février 2010

Régionales : pour préparer "demain", aller au-devant des jeunes !


Retour “au clavier”... enfin ! Contraintes personnelles et obligations professionnelles (rencontres au fil des dernières semaines avec divers acteurs de la communauté éducative, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne, en Seine-et-Marne aussi) m’en ont, de façon inattendue, tenu éloigné ces derniers temps. Trop à mon goût ! Comme la vie, l’actualité réserve des surprises. Des surprises qui, dans le retrait même auquel elles obligent, la moindre disponibilité à laquelle elles contraignent, ramènent aussi vers l’essentiel. Y compris sur le plan de l’engagement politique !

Clairement, parmi ce qui aujourd’hui requiert le plus cet engagement, il y a le sort fait aux jeunes par l’actuelle majorité. Leur quotidien. Comment leur avenir - c’est-à-dire notre avenir - comme individus et comme citoyens y prend naissance. Ou pas.
J’ai déjà eu l’occasion de le dire sur ce blog (voir "Egalité réelle des chances" : dépasser l' "approche Sarkozy", "Jeunes : l'inquiétant bricolage de l'exécutif"...). Je l’ai dit récemment à mes camarades vincennois. On parle souvent de ce - et de ceux - qu’il faudra reconstruire - ou aider à reprendre confiance dans l’avenir et ceux qui y président - quand la droite ne sera plus au pouvoir. On ne parle pas assez des jeunes. Encore moins... avec les jeunes, dans leur diversité.
Ils sont pourtant en première ligne face aux dégâts que, tantôt par choix tantôt par renoncement à faire son travail, l’actuelle majorité et son exécutif causent dans notre pays.

L’actualité donne l’alerte. Sous des formes diverses. Chômage des jeunes, sur fond d’enlisement (pour ne pas dire d’embaumement) du “Plan Espoir banlieues”. Violence dans - et aux abords - de nombreux collèges et lycées de l’académie de Créteil. Déboulonnage par l’exécutif et sa majorité, degré par degré, du service public de l’éducation - cette l’échelle sur laquelle ils continuent à exhorter solennellement nos jeunes concitoyens à prendre appui pour pousser leurs chances dans la vie. Mobilisation consécutive et massive, dans toute l’académie de Créteil, de la communauté éducative entière - enseignants, parents d’élèves, élèves.
Cause ? Symptôme ? Circonstance aggravante ? Tandis qu’un glissement de terrain menace, l’exécutif semble opter pour la politique... de l’autruche. Quand les jeunes et ceux qui travaillent avec eux - interlocuteur venus, en quelque sorte, de demain - dénoncent une situation inquiétante et une gouvernance délirante, la droite fait “disparaître” ces importuns. Fermant les yeux, et se bouchant les oreilles. Et s’employant à les faire taire... sinon tout simplement à nier leurs spécificités !

Fâcheux symbole de cette posture : la suppression annoncée du Défenseur des enfants (la condamnation sévère par Mme Versini du fonctionnement actuel des Centres de rétention administrative chers à Eric Besson n’y est clairement pas pour rien).
Dans ce contexte, certaines injonctions ministérielles prennent des accents de farce cruelle... Par exemple quand, au lendemain de la mort du jeune Hakim, lycéen de 18 ans poignardé à mort par un camarade le 8 janvier à l'intérieur du lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre, M. Châtel (ministre de l’éducation nationale) décrète que les élèves devront observer une minute de... silence ! Assortie il est vrai d’une discussion avec leurs professeurs... à qui les oreilles du ministre ne sont, pas plus qu’à eux, guère ouvertes.
C’est la suppression, dans l’environnement quotidien des écoliers, collégiens, lycéens, étudiants, des interlocuteurs disponibles et qualifiés pour évoquer leur avenir (orientation professionnelle ou vers les étapes suivantes de leur formation). C’est le refus de maintenir en nombre suffisant - sinon de travailler sérieusement à développer - à l’intérieur des établissements scolaires les moyens humains de dissiper - avant dérapage ! - ce qui chaque jour porte le risque d’une angoissante coupure (mal-être aux sources variées, brutalités subies ou ressenties...). Par exemple les assistants d’éducation. Ou encore, la “médiation par les pairs”.
C’est le prétendu “dérapage” de Francis Delattre (maire UMP de Franconville) à propos d’Ali Soumaré, tête de liste PS dans le Val-d’Oise, “confondu” avec un homnyme. Comme si, au fond, "les jeunes, c'était interchangeable"...
Il est besoin d’un sénateur... radical de gauche pour ramener la majorité à la raison, à l’ “esprit de projet”, bref au travail que chacun de ses membres doit aussi aux jeunes : c’est le service civique volontaire voté aujourd’hui même au parlement - et dont il faut souhaiter qu’il ne finisse pas “empaillé” à la manière du “Plan Espoir Banlieues”.
Tout se passe comme si, faute d’être prêt à construire avec eux aussi notre avenir, et refusant donc de laisser surgir ce qu’ils ont à exprimer, l’actuel exécutif avait choisi d’étouffer la voix des jeunes. Et les jeunes avec.

C’est ce que je refuse. C’est ce qu’on a vu Jean-Paul Huchon refuser, vendredi dernier, parmi les quelque 4000 personnes de la marche à la mémoire d’Hakim. Ou déjà le 20 novembre dernier, à l’occasion de la journée de travail organisée par la Défenseure des enfants pour le 20e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant.
Durant cette journée de travail avec des jeunes venus de toute l’Ile-de-France, dans le sillage de celle à laquelle j’avais participé au côté de Mme Versini il y a quelques mois (voir mon post du 19 juin dernier), on a pu constater une fois de plus la densité, l’intensité, quelquefois l’urgence, du message que portent les jeunes franciliens - singulièrement dans ce contexte de crise.
Mesurer, à l’écoute de leurs témoignages, l’insuffisance flagrante de la place faite au dialogue dans leur quotidien. La fuite même devant celui-ci, alors qu’il est un des points d’appui évidents pour apprendre à “faire société” (dialogue avec ses pairs), et pour articuler ce quotidien avec la société dans laquelle il s’inscrit (dialogue avec les responsables politiques...).

Pour jouer vraiment son rôle, le Parti socialiste devra, rapidement, être à la hauteur du travail qui s’impose à lui dans ce domaine. Penser un projet politique national où les jeunes soient non seulement pris en compte - mais aussi partie prenante. C'est aussi cela, une politique du "pouvoir-vivre" !
D’ores et déjà en tout cas, Jean-Paul Huchon, celles et ceux qui font campagne avec lui - dont mes camarades et voisines Claire Lemeunier, Sandra Provini,
Tiffany Ermenault et Laure Herbert - l’action et le projet qu’ils représentent, en sont incomparablement plus près que leurs adversaires de droite dans cette élection régionale ! C'est ce que je vais, d'ici au 14 mars, m'employer à illustrer sur ce blog.