jeudi 1 janvier 2009

Belle et heureuse année 2009 !




Voici venue l’heure des voeux ! À mon tour je sacrifie à la tradition. Jusqu’à ces toutes dernières semaines, l’année 2008 a été intense... ce qui en fait une source d’inspiration riche en matière d’espérances et de bonnes résolutions !

Comme militant socialiste, j’ai un souhait général pour 2009 : que le Parti socialiste ne se laisse pas coincer dans une posture stérile, enfermer dans un espace politique sans spécificité forte, sans consistance, et finalement sans visibilité ni perspectives. Même si cela ne saurait à l’évidence constituer un horizon politique, sachons retrouver une vitalité et un “savoir-agir” que ne doivent pas résumer l’hyper-pragmatisme de Nicolas Sarkozy (dont beaucoup de nos concitoyens voient qu’il est l’alibi d’une politique sans colonne vertébrale ferme), ni le ripolinage à la Jean-Marie Bockel (au moment où celui-ci lance son mouvement “gauche moderne” et revendique de “rénover la gauche”... dans le cadre de l’actuelle majorité de droite !). Je souhaite que notre famille politique réussisse de nouveau à faire vivre pleinement le socialisme, redonne vitalité aux espérances qu’il a aujourd’hui vocation à porter. Osons devenir nous-mêmes ! Pour cela, ni “ripolinage”, ni “dilution” : ré-enracinement, progressisme authentique, clarté, exigence démocratique et républicaine !

Ré-enracinement. Dans un contexte incertain, dans un monde plus complexe et mouvant que jamais, l’enracinement s’impose pour donner force et sens à notre discours. Pour régénérer notre pensée et notre projet. Cela signifie connaître et se réapproprier notre héritage, et ce dont il est porteur pour aujourd’hui (ce que Jean-Christophe Cambadélis appelle dans son dernier livre “le génie du socialisme”). C’est un préalable indispensable pour faire pleinement vivre le socialisme, lui permettre d’assumer le rôle qu’il a vocation à jouer en ce 21e siècle commençant. Enracinement dans notre histoire commune donc. Enracinement aussi dans le terreau humain de notre action collective : le Parti socialiste - ses militants, ses sympathisants. Cela exige de comprendre et de faire vivre la diversité qui existe en son sein - et qui fait de lui ce qu’il est à présent. Je répète ici mon souhait de voir dépasser le plus souvent possible les logiques de “courants” et de “motions”, pour laisser s’exprimer de véritables “lignes politiques”, ainsi que les sensibilités et les talents des militants. Enracinement encore dans la réalité du 21e siècle commençant. Du global au local, du champ économique au terrain social en passant par les défis culturels et environnementaux, il nous faut pénétrer dans sa profondeur, sa complexité, et parfois sa rugosité le monde dans lequel doit s’inscrire notre travail. À quelques mois des élections européennes, cette nécessité prend tout son sens !

Progressisme authentique. Dans la tribune cosignée cet été avec mon camarade Akli Mellouli, je rappelais qu’être progressiste, c’est “reconnaître les élans nouveaux que chaque époque recèle, et faire porter leurs fruits aux aspirations [légitimes et fécondes] engendrées par notre société au fil de son histoire”. À cela, l’enracinement souhaité précédemment nous aidera. Connaissant ceux pour qui, et avec qui il nous faut agir, nous saurons identifier les points d’appui d’une politique véritablement progressiste. C’est-à-dire d’un réformisme assumé - sachant qu’il n’est pas de réformisme assumé sans réformisme radical chaque fois que cela est nécessaire. À nous d’identifier - en commençant dès les mois qui viennent - les priorités qui appellent, du point de vue même de nos concitoyens (à l’expression desquels il conviendrait de faire une large place), la part de radicalité dont nous sommes aussi porteurs. C’est au prix de ce travail que nous pourrons être pleinement nous-mêmes, sans être dogmatiques ni pouvoir être présentés comme tels.

Clarté. Etre pleinement nous-mêmes, c’est-à-dire aussi transcrire ce que nous sommes dans un projet politique cohérent, réaliste, identifiable et entraînant. Pour cela, il faut retrouver le goût de réfléchir en vue de tracer un cap. En vue, comme l’écrit Gaëtan Gorce dans sa Lettre ouverte à ceux qui veulent encore espérer de la Gauche, de susciter “une confiance dans l’avenir fondée sur une vision claire, réaliste et volontariste des enjeux à relever”. Cet exercice diffère certes de celui par lequel se compose une majorité à l’issue d’un Congrès... Mais lui seul permet de dégager une ligne politique, une dynamique de proposition, à partir de laquelle le Parti socialiste montrera son unité et redeviendra capable de mobiliser une majorité de nos concitoyens au viveau national. De dessiner un horizon vers lequel nous aurons vraiment envie d’aller ensemble, et avec nous les Français. Pour moi et quelques autres, cet horizon s’appelle pouvoir-vivre. Plus largement, experts et simples militants, laboratoires d’idées, groupes de travail plus modestes et militants studieux : nous sommes déjà nombreux à avoir engagé cette quête, chacun selon ses moyens. Je souhaite que le Parti socialiste nous offre régulièrement les occasions de nous retrouver, d’échanger, dans une réflexion pleinement collective et durablement ouverte (aux acteurs économiques, sociaux et associatifs, plus largement à nos concitoyens notamment sympathisants...). Tout simplement pour avoir plus de chances d’être, le moment venu, à la hauteur de nous-mêmes et des exigences du temps.

Exigence démocratique et républicaine. Commentaires de la Ministre de la Justice après le jugement de Lille (mariage annulé parce que la mariée avait “dissimulé” sa non-virginité à son promis) mettant en cause le principe d’égalité ; manque d’audace de l’actuelle majorité et de ses alliés au niveau local dans la lutte contre les discriminations sociales, culturelles et territoriales mettant en cause le même principe, et bien souvent celui de liberté ; trouble suscité dans les esprits par la grâce présidentielle accordée à M. Marchiani, ou par diverses atteintes aux libertés publiques notamment avec les conditions d’interpellation de Vittorio de Filippis (l’ancien directeur de publication du journal Libération)... Les exemples ne manquent pas, qui montrent combien faire vivre les principes démocratiques et républicains, comme la confiance dans leur respect au plus haut niveau, est un combat d’actualité. Si nous n’en avons pas le monopole, nous ne saurions à l’évidence déserter ce combat. N’ayons pas honte de revendiquer clairement, y compris lors d’un rassemblement comme celui organisé cet automne au Zénith par Ségolène Royal, notre attachement à un principe républicain comme la Fraternité. N’ayons pas honte d’agir autant qu’il est en nous pour “le strict respect des droits et libertés dans notre pays”, appelé de ses voeux par Martine Aubry mercredi dernier. Osons agir, jusque dans nos communes, dans cette perspective : faire vivre les possibilités et les exigences nouvelles en la matière. Réinvestir activement le champ des valeurs républicaines : par micros interposés, un échange chaleureux avec notre nouvelle Première secrétaire lors des Ateliers de la rénovation au CNAM au printemps dernier me donne à penser que cela est bel et bien à l’ordre du jour au Parti socialiste. Tout simplement parce que faire oeuvre de socialiste, c’est aussi faire oeuvre de citoyen ! Je souhaite que sur ce plan aussi, nos espérances militantes trouvent des réponses concrètes.

Quelques mots plus personnels pour terminer... Comme la précédente, et même un peu plus, cette année a été très intense. Comme militant et sur le plan humain, de rencontres en mise à l’épreuve, de doutes en espérances, elle m’a accaparé et construit. M’a offert des rencontres marquantes, trop souvent aussi privé de présences qui me sont douces et nécessaires. Depuis quelques semaines, prenant le temps d’une réflexion que l’issue de notre récent congrès commandait, et n’ayant pas été encore sollicité par ma secrétaire de section à qui j’ai souhaité laisser le temps de chercher ses marques pour mieux agir ensemble, (cédant à l’appel de la vie, aussi !...) j’ai pu redécouvrir le prix de ces présences. Retrouvailles et découvertes : de cela aussi, la fin 2008 a été riche ! Merci à celles et ceux qui en ont été porteurs. Ils m’ont apporté plus qu’ils ne pensent. Je souhaite maintenant savoir le leur montrer un peu mieux que ces deux dernières années !

Je vous souhaite une heureuse année 2009, riche de tout ce qui, en dépit des rigueurs annoncées, saura vous la rendre belle et “passionnante” !



3 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Guillaume,
permets moi tout d'abord de te présenter mes meilleurs voeux de bonheur et de santé pour cette nouvelle année.
A la lecture de ton article, je pense qu'il y a malentendu : j'ai essayé de te joindre et t'ai laissé plusieurs mails et messages téléphoniques afin d'échanger sur la meilleure façon d'agir ensemble. Peut-être as tu changé de coordonnées ? Si c'est le cas, n'hésite pas à me les transmettre ou à m'appeler.
A très bientôt j'espère !
Claire
(secrétaire de section)

Guillaume Loock a dit…

Pas de panique Claire, ce n'était pas une critique ! Tu peux compter sur ma compréhension ;)
Amitiés, à très bientôt

Anonyme a dit…

Cher Guillaume,
je te remercie de ta sollicitude mais je me sens absolument pas en difficulté,... j'ai souhaité simplement exposer la réalité qui est que je n'ai reçu aucune réponse aux différents messages que je t'ai laissés!
A bientôt, n'hésite pas à m'appeler.
Claire