dimanche 15 mars 2009

Un sondage qui doit "booster" le PS !


Il y a trois jours, était rendu public un sondage IFOP pour le Journal du dimanche. Ce sondage - en particulier à quelques mois des élections européennes - sonne pour le PS comme un avertissement, mais aussi comme un encouragement vigoureux à agir concrètement!


D’après cette enquête :
- 76 % des Français jugent que le PS n'a pas de réponses à la crise économique ;
- 69 % des personnes interrogées estiment qu'il ne ferait pas mieux que le gouvernement actuel s'il était au pouvoir ;
- 39 % considèrent qu'il a "des dirigeants de qualité" ;
- 53 % estiment que le PS ne s'oppose pas suffisamment ;
- pour 74% des personnes interrogées, la situation du PS "n'a pas changé" depuis l'arrivée à sa tête de Martine Aubry ;
- 55 % considèrent qu'il est "en phase avec les mouvements sociaux" ;
- 52% (contre 48%) le voient "proche des préoccupations des Français".


Passée la première réaction de déception, et mettant de côté l’inquiétude que ces résultats ne peuvent que nous inspirer, quelques éléments d’appréciation personnels.

Sur l’ “absence” de réponse à la crise économique, on peut y voir un contre-coup du relatif échec qu’avait été la publication du “Contre-plan de relance”. Cela confirme la nécessité d’une ligne claire et homogène, qui pour être perçue comme pertinente doit s’élaborer à partir d’une réflexion au plus près des réalités. Pour cela, il serait aberrant de ne pas mettre notamment à profit les ressources de la démarche participative, mise en avant aussi bien par Ségolène Royal que par Pierre Moscovici.

Sur le doute quant à notre capacité à faire mieux que l’actuel gouvernement. J’y lis l’appel à une opposition “par la preuve”. C’est-à-dire consistant à montrer par des initiatives concrètes et des actions durables notre capacité à aider nos concitoyens face aux difficultés nées de la crise (ou accentuées par elle).

Le jugement sur la qualité des dirigeants socialistes me paraît, en toute franchise, d’une sévérité excessive. Pour autant, fort de mon (mes) expérience(s) locale(s), comme militant socialiste et associatif, j’y vois le rappel de cette réalité : désormais, nos concitoyens sont beaucoup plus exigeants sur la qualité d’écoute et la qualité de présence dans l’espace public des acteurs politiques.
Sont en cause, la capacité à tisser dans la durée un lien avec nos concitoyens, la capacité à susciter et à nourrir - y compris au-delà des “frontières” du PS - une réflexion et une action collectives, en particulier dans la période actuelle des actions collectives contribuant tant soit peu à amortir concrètement les effets de la crise sur les Français... Argument supplémentaire, à mes yeux, pour une pratique plus stricte du non-cumul des mandats.

Cette nouvelle réalité explique aussi sans aucun doute le sentiment majoritaire que le PS “ne s’oppose pas suffisamment”. La présence accrue des socialistes au côté ou à l’intérieur des mouvements sociaux ne suffit visiblement pas à convaincre sur ce plan.
Le sentiment de nos concitoyens devrait en partie s’améliorer avec le retour (enfin !) du PS à une saine combativité dans la défense des valeurs républicaines et en particulier des libertés publiques (voir mon post du vendredi 13 mars).
Mais aussi, on peut penser que ce qu’on met aujourd’hui dans le mot “s’opposer” a changé, là aussi dans le sens d’une exigence plus forte. S’opposer, c’est non seulement dénoncer les erreurs et les limites de la majorité, mais aussi proposer une politique alternative clairement identifiée (un "cap", en quelque sorte) ; et surtout, au-delà, lui donner un début de traduction en actes - sans attendre d’être “aux manettes” ! À nous - y compris “militants de base” - d’en inventer les moyens.

Enfin, le constat fait par 74% des personnes interrogées que la situation du PS “n’a pas changé” depuis l’arrivée de Martine Aubry à sa tête. J’y vois trois explications.
Le travail pour moderniser le PS se met à peine en marche - des efforts sont d’ailleurs faits pour le mettre en lumière -, il est donc trop tôt pour qu’il commence à porter ses fruits.
D’autant plus que la majorité constituée à l’occasion du Congrès de Reims réunit des conceptions parfois très différentes dans ce domaine, et que Martine Aubry elle-même n’abordait ce travail qu’avec un enthousiasme et une audace modérés (c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles j’avais décidé de soutenir la motion E). À cet égard, on peut espérer que l’arrivée au sein de la direction de représentants du pôle “l'Espoir à Gauche” muscle l'effort collectif dans ce sens.
Deuxième explication : les “bisbilles” à répétition, qui ont pu donner le sentiment que le PS continuait à être davantage tourné vers lui-même, que vers les Français.
Autre explication : l’héritage de l’ “ère Chirac” et, déjà, de la “méthode Sarkozy”. Autrement dit, une défiance de nos concitoyens vis-à-vis de tout ce qui ressemble à un marketing politique fait d’effets d’annonce et de “slogans”. L’intuition qu'en matière de “changement” ou de “renouvellement”, comme dans d'autres domaines, plus on en parle et... moins les choses avancent concrètement ! À nous de démontrer le contraire avec des résultats concrets, et vite !


Voyons le bon côté des choses : nos concitoyens attendent beaucoup de nous. On peut donc penser que, si nous savons être à la hauteur des défis concrets qui aujourd'hui se présentent à nous dans l’espace public - et sur lesquels nous sommes attendus - ce travail ne restera pas vain!


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